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Écarter les civils de notre chemin

La force francophone

Écarter les civils de notre chemin

Transcription
Écarter les civils de notre chemin J’ai rencontré très peu de civils, moi, très, très peu de civils, au fait ma tâche était de, si je les rencontrais, de voir à ce qu’ils déguerpissent. Parce que c’est triste à dire, c’est pénible à dire aujourd’hui, mais les Français qu’on voyait, qui étaient dans leurs fermes, on ne savait pas si c’était des Français qui étaient sympathiques ou si c’était des collaborateurs. Alors nos instructions étaient très claires : on ne veut pas de Français dans nos jambes. Euh… il s’agissait de les convaincre, même avec un peu de force, pour qu’ils se retirent de leurs fermes, puis qu’ils s’en aillent à l’extérieur, à l’intérieur où ils pouvaient être contrôlés par d’autres militaires qui n’avaient que cette tâche-là, de contrôler et de fournir de, des vêtements, de la nourriture et logement à ces Français-là déplacés. Mais, au front, on ne les voulait pas là. Au début, on m’a dit, en lisant, je vois ça, en lisant des volumes, on me dit que les Français ont été très utiles à donner des conseils, disant passez pas ici, allez là, les Boches sont à tel endroit, etc. Mais nous on était rendus, ça je parle de quand même de début juillet, le mois de juillet, le mois d’août, on savait pas qui était notre ami puis qui était notre ennemi. Alors la meilleure façon, c’était de les enlever du chemin. Et, on a eu très peu de contacts, ensuite, on n’avait pas le temps. On n’avait pas le temps de fraterniser avec les Français, on était pris avec notre tâche on était pris avec l’artillerie allemande qui nous, qui nous tombait sur la tête.. Dieu merci, on n’a pas eu de, d’aviation allemande, ou très, très peu. Une ou deux fois que j’ai vu l’aviation allemande nous envoyer des avions pour nous bombarder, pas plus que deux fois dans tout le temps qu’on était là. Maintenant, ce dont on avait peur, c’est quand on changeait de position que les portes ou les maisons où on voulait rentrer aient été piégées. Parce que là, il y a plusieurs de gens qui se sont fait blesser en essayant de pénétrer dans une, dans une étable même, ou une maison, etc. Puis les Boches avaient mis des pièges, alors dès que vous ouvriez la porte, paf ! Ça éclatait. Alors, nos, encore nos instructions, c’était évitez les résidences, évitez tout ce qui est bâti. Vaut mieux coucher dans un, un meulon de paille, que de coucher dans une étable où vous pouvez faire, faire éclater un piège.
Description

Lors des mouvements de troupes, les civils rencontrés en France étaient systématiquement écartés de leur chemin.

Alfred Monnin

M. Monnin a grandi à Winnipeg au Manitoba. En 1939 lorsque la guerre est déclarée, il est exempté parce qu’il est aux études à l’université. Il s’engage dans l’armée en mai 1942. Il débute son entraînement de sous-officier à Saint-Jérôme. Il est ensuite parti pour Brockville en Ontario pendant deux mois pour obtenir sa commission de lieutenant. En Europe, il débarque à Liverpool pour se préparer au combat en France, Belgique et Hollande. Il était officier de liaison pour le Royal Regiment of Canada. M. Monnin a participé à des batailles dans le nord de la France, la Belgique, la Hollande et jusqu’en Allemagne où il est resté quelques semaines une fois la guerre terminée. Au retour de la guerre, il a fait ses études en droit. Il a été avocat et juge.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:40
Personne interviewée :
Alfred Monnin
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
France
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal Regiment of Canada
Grade militaire :
Lieutenant
Occupation :
Officier de liaison

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