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Ami ou ennemi

Des héros se racontent

Transcription
Plusieurs années avant la guerre, la Corée avait été sous la domination coloniale du Japon, mais le peuple coréen alors ne formait qu’un. Si peu à peu des différences idéologiques étaient apparues dans le pays à la suite de sa division, il n’y a aucune différence physique entre un Coréen du nord et un Coréen du sud. Comme on peut l’imaginer, il n’était pas facile pour les soldats étrangers de distinguer les Coréens amis des Coréens ennemis. Il y en avait beaucoup des jeunes Coréens qui aidaient aux soldats. Pis c’était tout du jeune monde, 14, 15 ans, même plus jeune que ça. Eux, les c’étaient des gars... d’abord c’étaient des Coréens du sud. Apparemment, leur background... en français c’est... leur vie avait été scrutée à la loupe par notre corps d’intelligence pis notre police militaire, disant « C’est certain, ce gars-là c’est un Coréen du sud. » Il y avait un jeune Coréen qui s’occupait de notre tente. Sa famille vivait à Séoul. On lui donnait tous un peu d’argent chaque semaine. Il prenait son argent, et il rentrait chez lui prendre soin de sa famille. J’pense qu’ils leurs donnaient... bof... j’sais pas, des Wons... j’sais pas, une couple de piastres par jour. Ce qui était déjà énorme. Une piastre par jour pour eux autres c’était déjà l’euphorie totale fait qu’ils se garrochaient pour travailler pour nous autres. Ils travaillaient à nettoyer notre linge... Creuser des trous en arrière, monter les rations, monter les jerricanes à l’eau. Moi j’avais un Coréen. Malheureusement, il s’est fait tuer avec moi. C’était un jeune d’à peu près 16 ans, 15 ou 16 ans. Il se faisait nourrir par l’armée pis c’est lui qui portait le rouleau de fil. On les a pas, comment je dirais, surtaxés de travail. On leur a demandé le possible dans la mesure, pis y’ont bien répondu à ce qu’on leur a demandé. C’était bon pour eux, y’avaient de la nourriture. Vous savez, ça prend pas grand chose, mais c’était déjà beaucoup. C’est là que y’a peut-être pu se glisser les illégaux qui ont travaillé contre nous. Parce que y’a des affaires qu’on a fait qui se sont su d’avance pis on présume que c’est pas nos gars à nous autres qui leur ont dit. Pour une raison ou une autre, tu vois que quelqu’un a juste l’âge pour être dans le militaire, pour être dans quelque chose qui assiste du côté militaire pis il l’est pas. Pourquoi ? Comment ça se fait qu’y’est pas engagé dans quelque chose pour supporter le programme ? Il devient suspect tout de suite, quand même qu’il est réfugié. Les autres, ce qu’ils appellent en anglais line crossers, ça veut dire du monde qui pourrait nous faire tort. Ils passent dans les lignes comme réfugiés pis là, ils sont permis, ils sont en place pour envoyer des informations sur l’autre bord. Il n’y avait pas de différence entre un Nord-Coréen et un Sud-Coréen. Une partie de ce qu’on croyait être des Sud-Coréens, étaient des cultivateurs le jour et des soldats le soir, mais en fait, ils étaient des Nord-Coréens. Tu marches sur la route… tout à coup, un type se penche en avant et « pfft! ». On ne pouvait faire confiance à aucun d’eux, parce que l’ennemi traversait les villages habillé comme les gens du village ou des collines environnantes. Il fallait être prudent parce qu’on ne savait jamais si on avait affaire, à un ami ou à un ennemi. Vous voyez, tout le problème était là.
Description

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
3:37
Personne interviewée :
Coree Coree
Guerre ou mission :
Guerre de Corée

Droit d’auteur ou de reproduction

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