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Tranchees_et_casemates

Des héros se racontent

Tranchees_et_casemates

Transcription
Imaginez. Vivre, dormir, manger et attendre que l’ennemi se manifeste, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Et tout ça, caché dans un trou creusé à même le sol… Le champ de bataille, c’était comme une guerre de tranchée. Les hommes étaient dans des tranchées, des gourbis... C’était leur maison, là où ils dormaient, où ils menaient toutes leurs activités. Disons que t’étais deux mois en avant, ben t’étais deux mois que t’allais dans’tranchées à tous les soirs. C’était pas large ces tranchées-là. C’était à peu près ça de large. Ça avait à peu près... comme quatre pieds de longueur. Un fighting trench a quatre pieds de haut pis le communication trench a huit pieds de haut. On peu se promener sans se faire tirer dedans. On restait dans des trous comme des rats là-dedans. Fallait creu... c’était tout creusé à la main ça. C’était dur à creuser. Pis les pelles qu’ils te donnent c’est pas (rire) c’est pas une grosse pelle. Une petite pelle ça de longue. On prend des... nos piquets de huit pieds pour poser le barbelé. On en met su’l dessus. Une rangée... trois rangées. Pis par-dessus ça on met... on les attache comme’faut avec du fil de communication, du fil noir. Pis on met des poches de sable, deux, trois rangs là. Oh ! Un dugout c’est très, très beau ! Très très beau, vous avez quatre beaux murs de terre. (rire) On montait une marche qui faisait 11 ou 12 pouces de haut, puis on en descendait quatre, jusque dans l’abri où deux personnes pouvaient dormir. Entre nous, je tenais ma mitraillette Bren qui pointait en direction d’une couverture qui servait de porte. Une bombe de mortier... avec trois rangs de métal pis trois, quatre poches de sable par-dessus, ça contient une bombe de mortier. Mais une bombe d’artillerie là, 42 livres là... ça fait un trou de six pieds de creux ça... le métal qu’y’a là... t’aurais été en dessous des poches de sable pis du métal. Avant le cessez-le-feu, étant donné que tout était stable, on avait construit beaucoup de défenses. Il y avait des abris profonds, des traverses de voie ferrée au-dessus de nos têtes, et à peu près dix pieds de terre. Il fallait tout un bombardement pour que ça arrive jusqu’à nous. Voir des photos de la Première Guerre mondiale me rappelle la Corée à ce moment-là. Quand t’es dans’tranchée c’est parce que tu surveilles l’ennemi pis faut pas que ta lâches. Parce que si ta lâches, ils peuvent t’arriver dans l’improviste pis te tuer, te mettre prisonnier, n’importe quoi. Tôt ou tard, ça devient un peu comme une routine. C’est dangereux. Il faut surtout pas que ça devienne une routine parce que tu deviens alors négligent. Nous autres on a un régiment qui avait mis toutes leurs armes en bivouac là, pour aller manger. Quand ils sont revenus les Chinois les attendaient avec leurs propres armes. Pis là il ne fallait pas roter. Excusez. Fallait pas... t’sais Pis il fallait pas faire d’autres gestes... pour pas que les Chinois entendent. T’avais pas le droit de fumer à cause des francs tireurs pis ces affaires-là. Et puis... un moment donné, quand il fait froid là pis t’es... t’sais y’est quatre heures le matin pis y’a rien qui grouille autour ? Tu dis « Ben m’a prendre une chance ! » pis tu te penches, pis t’allumes une cigarette. Pis quand il mouillait c’était de la bouette pis de la marde. C’est ça que c’était. T’sais qu’est-ce que je veux dire là dans’bouette pis dans’vase ? Ben c’était ça les tranchées. On avait l’habitude de dire qu’il fallait garder la tranchée de tir propre et sèche. Il fallait vider l’eau quand il pleuvait. Je ne pourrais pas recommencer. C’est un truc auquel on s’habitue, ou pas, mais il faut se faire une raison et tenir un an.
Description

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
4:19
Personne interviewée :
Coree Coree
Guerre ou mission :
Guerre de Corée

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :