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Une pluie de bombes

La force francophone

Transcription
UNE PLUIE DE BOMBES J'ai été à Londres quand y ont bombardé Londres... Quand on allait en vacances, là, pour la fin d'semaine, pour deux jours, on descendait drette dans Londres, pis quand on allait dessus les Underground, là, là, fallait prendre les trains. C'tait correct, on était ben corrects, mais quand y commençaient à bombarder, là, fallait tout' descendre en-d'ssous d'la terre. On était tout' comme des... y mettaient en rangée pour s'coucher tout' là, des fois on passait la nuit' là. On pouvait pas sortir, y bombardaient toute la nuit'. Ça arrivé des fois qu'y... ben, y on dit qu'y'n avait trente – j'me rappelle ben – trente-cinq mille civilians qui sont morts durant la guerre, en Angleterre. Mais ça s'est adonné qu'y a des bombes qui ont busté à travers certaines places où c'tait pas assez épais. Mais moi j'allais à une place qu'y appelaient Charing Cross parc'qu'y avait quatre étages de trains en-d'ssous d'la terre, un par-dessus l'autre. Fait qu'on était ben, là, y pouvaient pas nous toucher, là, on était certains de d'là. Quand j’me t’nais là. Pis on avait la cantine canadienne, qui était... y app'laient ça la Feuille d'érable... Ça, c'tait pas loin du Buckingham Palace, c't à peut prêt... c'est à cinq-cent verges du Buckingham Palace, pis ça aussi... ça, eux autres, c'tait ben en-d'ssous, pis quand on était là, on couchait là, on passait la veillée là, ça coûtait, dans c'temps-là, vingt-cinq cents... Quand les bombardiers arrivaient, là, fallait descendre dans cave avec eux autres, là, y nous descendaient, pis fallait être là. Quand tu voyais la bombe v'nir, on dirait d'un quart de mille de toi, là, c'était ben dangereux, mais quand y lâchaient la bombe au-d'ssus d'toi, t'avais pas besoin d'avoir peur parc'qu'elle s'en allait un quart de mille, un d'mi mille plus loin. Mais quand y la lâchaient plus loin, là, fallait qu'tu sois inquiet, là, elle s'en v'nait proche de toi. Y avait des cabins, qu'y appellent, des chalets, là, y'n avait cinq qu'y avaient mis en feu, pis là, ça brûlait, pis nous autres, fallait essayer d'éteindre ce feu-là. Pis là, un des sergents qui était avec moi, c'est lui qui runnait la hose, pis moi j't'nais la hose avec lui, pis lui, quand y t'nait la hose, y a une des avions allemandes – sontaient deux – y ont r'virés d'bord, après qu'y ont bombardé, y ont r'virés d'bord, pis y ont r'venus, pis là, y ont commencé à essayer d'nous mitrailler, nous autres, pis ça s'en v'nait... tu voyais les balles su' le stationnement, là, pis y s'en v'naient... Pis tout d'un coup, y ont pogné lui... Y avait sa main là, pis y avait... Sa main... la balle a frappé sa main, pis ça a tout'... la moitié d'sa main a partie, a tombée. Y avait des grosses bombes de cinq-cents livres, six-cents livres, pis y'n a une, après qu'on a éteindu l'feu, tout d'un coup, elle sortait à peu près trois, quatre pieds d'la terre... y avait deux pieds dans terre, pis elle sortait à peu près ça d'haut d'la terre, pis était encore là. Elle avait pas explodé. Pis c'tait une, qu'y appellent, les time... Les bombes qu'y mettent le temps dessus. Ça peut prendre une journée, ça peut prendre deux jours, ça peut prendre dix minutes, elle peut exploder, pis tu l'sais pas, ça. Mais moi, j'savais pas qu'elle était là. On la voyait pas, y avait d'la boucane... y avait d'la boucane tout partout, le feu tout partout. Là, on a éteindu les feux, pis j'te dis que ça sorti de d'là. On a décollé de d'là, ça a pas pris d'temps. On voulait pas s'faire pogner là. Mais c'est des affaires que tu savais pas, ça... Pis, deux fois d'même, qu'on s'est fait bombarder. Mais qui c'est qui aimait à bombarder, c'est parc'que deux miles de où c'qu'on était, nous autres, là – y avait les baraques – y avait un gros chose, j'dirais p't-être ben trois, quatre-cents acres carrés de terrain, là, ça appartenait tout au Canada, ça. Pis c'était tout', tout', tout' des tanks, des mitrailleuses, des canons... Dis-le, y l'avaient là. Ça, y emmenaient ça tout' du Canada, pis y mettaient ça là, pis c'tait pour l'armée canadienne. Mais on était pris en Angleterre, tu pouvais pas... Y pouvait'n avoir juste tant parc'que tant qu'il... après qu'y ont été en France, on est allés, ben là, on en emm'nait pas mal de stuff avec nous autres. Mais dans c'temps-là, on savait pas. Ça restait là, pis les Allemands, y essayaient d'bombarder ça. Au commencement, y ont réussi. Y ont fait un un peu d'dommages, mais, après ça, ben. les divisions anglais, pis canadiennes, y s'battaient un peu mieux, y pouvaient défendre un peu mieux. Mais c'est... Des fois, là, quand y partaient, le matin ou le soir, à noirceur, là, tu voyais ça, les avions... Des centaines, pis des mille avions qui partaient tout', tout' l'une après l'autre, qui s'en allaient tout' bombarder l'Allemagne. Ça, c'est en '41, ça. Mais avant ça, en '40, c'est les Allemands qui v'naient. Mais après ça, y les ont poussés, comme y appellent, la Battle of Britain, la Bataille de Bretagne. Les Anglais, y ont gagné ça, mais y avait pas rien que les pilotes anglais dans c'temps-là. Y avait des pilotes français, y avait des pilotes belges, y avait des pilotes New-Zealand, d'l'Australie, du Canada. C'tait tout' là-d'dans, aussi...
Description

André Bernardin a vécu quelques temps en Angleterre. Il était à Londres lorsque la ville a été bombardée par les Allemands.

André Bernardin

André Bernardin est né le 4 février 1922 à Élie au Manitoba. C’est à l’âge de 17 ans qu’il tentera, en vain, de s’enrôler dans l’armée. Étant trop jeune, il dû attendre patiemment ses 18 ans avant de pouvoir joindre les rangs du régiment Princess Patricia’s Canadian Light Infantry. Il s’entraîna quelques mois à Winnipeg, puis il prit le bateau de Halifax vers l’Angleterre. Avec sa division d’infanterie, il participa à la campagne d’Italie (dont la Sicile). Il fût blessé au combat et ramené au Canada le 8 mai 1945, soit le jour de la victoire en Europe.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
5:10
Personne interviewée :
André Bernardin
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Angleterre
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Princess Patricia's Canadian Light Infantry (PPCLI)
Grade militaire :
Caporal

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