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Le Canada se souvient - Édition 2017 - Page 2

Les soldats sur le terrain en Afghanistan

Des soldats canadiens dans l’est de l’Afghanistan en mars 2002.
Photo : Ministère de la Défense nationale APD02 5000-141

La première rotation régulière de membres des Forces armées canadiennes a été déployée en Afghanistan au début 2002. Nos valeureux soldats, hommes et femmes, ont été envoyés vers ce pays du sud-ouest de l’Asie, déchiré par la guerre, dans le cadre de l’intervention de la communauté internationale à la suite des attaques terroristes qui se sont déroulées aux États-Unis le 11 septembre 2001. Les efforts que notre pays y a déployés constituent notre mission militaire à l’étranger la plus importante depuis des décennies. Au total, plus de 40 000 soldats des Forces armées canadiennes ont servi sur le théâtre des opérations afghan au fil des années jusqu’à l’arrêt de la mission en mars 2014.

L’armée canadienne a joué différents rôles en Afghanistan, allant d’une participation active aux combats contre le régime des Talibans jusqu’au développement du pays et aux efforts humanitaires. Nos militaires ont également pris part à la formation des forces militaires et de police afghanes, fournissant à celles-ci les outils leur permettant de mieux protéger la population de leur propre pays.

La menace de la violence n’était jamais loin lorsque nos soldats quittaient la sécurité relative de leurs bases pour se rendre à l’« extérieur du périmètre ». La possibilité de tomber sur un engin explosif improvisé, une attaque suicide ou une embuscade de l’ennemi était bien réelle. Quelque 158 membres des Forces armées canadiennes ont tragiquement perdu la vie au cours de la mission en Afghanistan. Un nombre encore plus grand d’entre eux sont revenus au Canada avec des traumatismes corporels ou mentaux qui feront partie de leur vie pendant les années à venir. Leur courage et leur sacrifice ne seront jamais oubliés.

Un héros tombé au combat

Le soldat Marc Diab
Photo : Ministère de la Défense nationale

Marc Diab, du régiment Royal Canadian Dragoons, est l’un des valeureux soldats des Forces armées canadiennes à avoir perdu la vie en Afghanistan. Il a été tué au nord-est de la ville de Kandahar, le 8 mars 2009, lorsque le souffle d’une bombe artisanale a touché le véhicule blindé dans lequel il circulait. Quatre autres soldats canadiens ont été blessés en même temps. Le soldat Diab n’avait que 22 ans et devait rentrer à la maison quelques semaines plus tard. En photographe passionné, il avait pris des milliers de photos et de courtes vidéos de sa mission à l’étranger qu’il avait diffusées sur les médias sociaux.

L’armée de notre pays reflète la richesse de la diversité de la société canadienne contemporaine. Le soldat Diab est né au Liban et a immigré en Ontario avec sa famille alors qu’il était encore jeune. Il est vite devenu un membre actif de son église et de sa communauté. Son décès a durement frappé sa communauté. Le parc commémoratif Trooper Marc Diab Memorial Park a été inauguré à Mississauga en 2010. Un film sur sa vie remarquable, intitulé « If I should fall », est sorti la même année.

Les Canadiens en mission dans les Balkans

Une patrouille de soldats canadiens en Bosnie-Herzégovine en 1999.
Photo : Ministère de la Défense nationale

Des dizaines de milliers de membres des Forces armées canadiennes ont servi au courant des années dans des missions de maintien de la paix en Croatie, en Bosnie-Herzégovine, en Serbie et au Monténégro, ainsi qu’en Macédoine, de nouvelles nations qui ont émergé de l’éclatement de la Yougoslavie, dans la région des Balkans.

Les efforts de maintien de la paix à grande échelle (initialement appelés « Force de protection des Nations Unies », ou FORPRONU) ont débuté en 1992. Les situations auxquelles les membres des Forces armées canadiennes ont été confrontées dans ces pays déchirés par la guerre et minés par la haine ethnique ont été uniques. Nos soldats ont rempli de nombreuses fonctions, telles que la surveillance de cessez-le-feu précaires et l’imposition de chaînes d’approvisionnement dans les zones assiégées afin d’y apporter les fournitures d’aide humanitaire aux civils. Notre pays a déployé des ressources navales et aériennes dans les eaux de la mer Adriatique afin d’apporter son aide à l’embargo des Nations Unies sur les cargaisons d’armes à destination de la région. Les Canadiens ont également tenté de protéger des zones où vivaient des minorités ethniques, ont participé à des frappes aériennes dans le but de défendre des groupes vulnérables, ont déminé et ont contribué à la reconstruction d’une société meurtrie.

De nos jours, les combats ont cessé, mais la phase de rétablissement s’y poursuit. Le dernier contingent d’ampleur des Forces armées canadiennes a quitté la région en 2004. Malheureusement, 23 Canadiens ont perdu la vie au cours de diverses missions effectuées dans les Balkans. Un plus grand nombre encore de nos militaires, hommes et femmes, sont revenus au pays avec des traumatismes corporels et mentaux dont ils ressentent toujours les effets aujourd’hui.

Les « oiseaux bleus » aux urnes

Des infirmières militaires votant en Europe en 1917.
Photo : Bibliothèque et Archives Canada PA-2279

Au début des années 1900, les Canadiennes se battaient pour obtenir le droit de vote. Il existait bien des groupes de suffragettes, mais selon l’opinion générale à cette époque, accorder l’égalité politique aux femmes provoquerait des conflits dans les foyers.

Au cours de la Première Guerre mondiale, il est devenu plus difficile d’ignorer cette injustice. Après tout, les femmes servaient elles aussi pendant la guerre comme infirmières. Elles étaient affectueusement appelées « oiseaux bleus » en raison de leurs uniformes bleus et leurs voiles blancs. Au Canada, les femmes assumaient de nouveaux rôles dans les usines et sur les fermes, tout en assurant l’unité de leurs familles, alors que les hommes se battaient à l’étranger.

Elles travaillaient également dans divers organismes appuyant l’effort de guerre, tels que la Croix-Rouge. Les femmes voulaient être pleinement actives sur le terrain politique aussi, et elles le méritaient.

Il y a cent ans, en décembre 1917, certaines femmes se sont enfin vu accorder le droit de vote lors de l’élection fédérale. La Loi des électeurs militaires accordait le droit de vote aux femmes servant ou possédant un parent dans l’armée. En raison du décalage horaire entre la France et le Canada, les infirmières militaires qui servaient en Europe ont en réalité été les premières femmes à exprimer leur suffrage. Il s’agissait d’un jalon fondamental pour l’acquisition par les femmes du droit de vote dans l’ensemble du pays.

Une tradition familiale

Louis Arcand, en uniforme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Photo : Archives de la nation crie de Muskeg Lake MLCN-354-0080

Louis Arcand, un fermier de la nation crie de Muskeg Lake en Saskatchewan, est né en 1897. Il s’est engagé dans le 232e bataillon en 1916 et a servi au cours de la Première Guerre mondiale. Bien qu’il ait été blessé en août 1918, il a décidé de servir de nouveau au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il a rejoint la Garde territoriale des anciens combattants, un groupe de soldats ayant été au combat lors de la guerre précédente. Ces soldats expérimentés avaient reçu la mission de protéger des cibles militaires partout au pays et d’assurer la garde des prisonniers de guerre.

M. Arcand n’est pas le seul membre de sa famille à avoir servi. Chose étonnante, ses dix fils ont tous marché dans ses traces en se portant volontaires pour combattre dans les Forces armées au cours de la Seconde Guerre mondiale. Deux d’entre eux, Clément et Patrick, sont même allés jusqu’à servir dans la guerre de Corée au sein de la Force spéciale de l’Armée canadienne. Quelle contribution énorme provenant d’une seule famille!

Dieppe frappe durement les familles

Bernadette Rivait avec les photos de ses fils en uniforme.
Photo : The Windsor Star 1942

Il est difficile d’imaginer le stress ressenti par les parents lorsque leurs fils ou filles s’enrôlent en temps de conflit. Les familles redoutent de recevoir un message indiquant que quelque chose de mal est arrivé à leurs proches. Imaginez alors recevoir des nouvelles tragiques plus d’une fois. Hélas, certaines familles ont connu une telle expérience au cours des deux guerres mondiales.

Peu de temps après le raid sur Dieppe du 19 août 1942 en France, Elizabeth Murphy a reçu quatre télégrammes distincts en l’espace d’une journée indiquant chacun la disparition au combat de l’un de ses fils. Les quatre frères servaient dans l’Essex Scottish Regiment de Windsor en Ontario, une unité quasiment décimée à Dieppe.

Bernadette Rivait, une autre mère dont les fils se trouvaient dans le même régiment, a reçu des nouvelles du même ordre. Deux de ses cinq fils ont été tués au combat à Dieppe et l’un d’entre eux a été fait prisonnier de guerre. Deux ans plus tard, un autre message tragique annonçait qu’un autre de ses fils avait été tué aux Pays- Bas. Dans le cadre de son rôle de Mère nationale de la Croix d’argent en 1964, Mme Rivait a déposé une couronne lors de la cérémonie nationale du jour du Souvenir à Ottawa, au nom de tous ceux qui ont perdu des enfants qui servaient dans les forces armées.

Le saviez-vous?

Des adolescents canadiens trop jeunes pour se battre ont servi et ont porté l’uniforme en tant que joueurs de clairon au cours de la guerre d’Afrique du Sud. Ces instruments étaient utilisés pour donner le signal de la charge aux soldats se trouvant sur un champ de bataille. Douglas Williams, un garçon originaire de Toronto, était l’un de ces jeunes joueurs de clairon. Au cours de la sanglante bataille de Paardeberg qui s’est déroulée le 18 février 1900, il a bondi pour se placer sur une fourmilière et sonner l’appel à la charge alors que les balles fusaient autour de lui. Il a survécu et s’enrôla de nouveau lors de la Première Guerre mondiale.

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