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Trompettiste avec l'orchestre du Royal 22e Régiment

Des héros se racontent

Trompettiste avec l'orchestre du Royal 22e Régiment

Transcription
J’étais aussi musicien à mes heures, ce qui avait surpris mon commandant de compagnie. Quand j'ai quitté la compagnie d'infanterie pour aller au mortier, c'est parce que le mortier avait aussi la double tâche de fournir ce qu'ils appelaient la band, la clique dans le temps, la clique du 22e. J'avais une formation de tromboniste et quand je suis parti pour l'Allemagne, j'ai amené mon trombone avec moi, comme un gars qui a sa guitare amène sa guitare, moi j'ai un trombone, j'amène mon trombone. Il y en a qui m'avaient dit tu vas voir là-bas il y a un band. Je verrai, je les avais entendus jouer. J'étais chauffeur pour mon major dans ce temps-là, mon commandant de compagnie. Je travaillais dans un PC. La compagnie va se dissoudre, vous avez quelques années de fait dans l'infanterie. Ils avaient su que j'étais musicien, ils m'ont posté au mortier. Je me suis ramassé au mortier comme servant de mortier et comme musicien, comme tromboniste. J'étais servant de mortier, après je suis devenu chauffeur de véhicule, le 5, qu'on appelait la Bertha, c'était le gros véhicule du poste de commandement. J'étais le chauffeur, j'étais aussi l’opérateur radio. J'avais 1001 job, tu es le réparateur de génératrice, le gars qui s'occupe du véhicule. J'avais cette maintenance-là à faire le matin et l'après-midi en garnison, on faisait de la musique ou vice-versa, l'avant-midi la musique l'après-midi les véhicules. Ça m'a amené à jouer entre autres en Allemagne, forcément, j'ai été jouer en Belgique, j'ai été jouer en France et j'ai joué en Hollande, aussi. Intervieweur : Est-ce que vous étiez un gros band, combien d'instruments? On était une quinzaine, dans le plus. Il y avait un de mes amis, Bédard, qui était avec moi, lui aussi avait une facilité d'apprendre les instruments, c'était un guitariste qui avait appris le trombone pour les besoins de la cause. Il était bon. Des fois on s'apercevait que nos trompettes avaient une faiblesse en jouant, des fois je décrochais un peu de ma partition pour tomber dans les plus aiguës pour leur donner un peu plus de boost comme on dit dans le langage. Le directeur musical des fois ne s'en apercevait pas, il voyait que les trompettes jouaient. On était en arrière moi et Bédard et on en mettait un petit peu, c'était notre plaisir. Mon vieil ami Hétu qui était avec nous autres, qui jouait de la lyre. Ça avait été des belles années. Une fois entre autres, j'étais sur mon cours de sergent 5B 6A et le vendredi après-midi on a eu un petit congé. Le tambour-major me rappelle et dit on a une parade cet après-midi, il faut que tu viennes jouer. Moi ça fait 3 semaines, 1 mois que je suis sur le cours 5B 6A. Intervieweur : Ce qui veut dire? Le cours caporal-chef, sergent, deux cours combinés ensemble pour devenir un jour sergent. J'ai dit je n'ai pas pratiqué ça fait un mois. Il dit j'ai besoin de toi, un trombone on en a besoin, tu sais comme moi. Je vais y aller. Il y avait, dans cette parade-là, un salut général, je pense que c'était Vive la Canadienne. Au 22, le salut se faisait en jouant Vive la Canadienne. On ne m'avait pas dit qu'il y avait 8 mesures de Vive la Canadienne. C’était « na na na na na na na na na na na na na bop ». Normalement, on le faisait 2 fois, on ne me le dit pas à moi. Ma partition, c'est ça qui est drôle, j'avais juste à faire un genre de basse « poum poum » pour donner un petit peu de basse dans l'ensemble. Il se mettent à jouer « ta ta ta ta ta ta ta ta », moi j'étais en arrière « poum poum ». Il ne me disaient pas, ça a fait « ta ta ta ta poum ». Dans la salle tout le monde a fait un sourire. Le tambour-major ne s'est pas viré pour dire juste une fois, il ne me le dit pas. Ça recommence, salut général « ta ta ta ta ta ta ta ta » moi je recommence à faire mon « poum poum » c'est encore « ta ta ta ta poum ». Personne joue, il y a encore un qui joue « poum ». Ah non, pas encore, il aurait dû me le dire. On ne parlait pas, on avait de la discipline, mais si quelqu'un m'avait dit on joue juste une fois, tu joues juste 8 mesures et c'est fini, j'aurais dit correct, merci. On portait nos busby ça paraissait pas, quand on pouvait parler, on avait la face rendu jusqu'en dessous du nez mais personne le disait. Ça été un petit fait cocasse, j'ai fait mon solo de trombone avec une note!
Description

M. Gingras raconte son expérience en tant que trompettiste avec le 22e Régiment en Allemagne ainsi que la journée où il a joué un solo d’une seule note.

Clément Gingras

M. Gingras est né en 1952 à Neuville. Il s’est enrôlé à 24 ans. Il a été fantassin, chauffeur, servant de mortier et a œuvré au poste de commandement des communications. M. Gingras a servi outre-mer à Lahr en Allemagne et à Chypre avec le 3e bataillon du Royal 22e Regiment

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
2 décembre 2013
Durée :
5:09
Personne interviewée :
Clément Gingras
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Allemagne
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Grade militaire :
Sergent
Occupation :
Infanterie

Droit d’auteur ou de reproduction

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