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Nutrition et hygiène

La force francophone

Nutrition et hygiène

Transcription
Nutrition et hygiène On allait pas aux toilettes, on était constipés ben dur. On mangeait très peu, puis qu’est-ce qu’ils nous donnaient bien souvent, c’était des pilules. Une pilule, ça valait un steak ou bien des affaires de même, je sais pas qu’est-ce que ça valait, pis là ton système était comme paralysé. T’avais pas faim. Comme dans les tranchées, là, on avait une ration, mettons on se levait on avait notre ration le matin, ils nous donnaient du corned beef, là, une boîte de corned beef, là, avec des 'hard tack' c’était comme un biscuit soda, mais ben dur. Pis dans les positions d’hiver, quand tu ouvrais la boîte c’était gelé ben dur. On grugeait ça. C’était notre repas du midi, ça. Puis après ça, on resserrait le morceau, on le mangeait pas tout, vous savez, du corned beef, comment c’est que c’est, c’est à peu près haut de même. Pis on venait à bout de se rendre jusqu’au soir. Pis aussi, quand on pouvait, là, comme un fois, on avait tué un cochon, on avait bu le sang. On l’avait ouvert, pis tout à la gang on buvait le sang. Tsé, ça nourrit, c’est mieux que rien. Tsé quand t’es cinq jours sans manger, à un moment donné… ça te tente de manger quelque chose. C’est pas facile, mais avec notre baïonnette, on était capable d’éventrer un cochon, mais il faut en trouver puis, en parlant du cochon, ça empêche pas que les Allemands s’en servaient pour voir où ce qu’on étaient rendus comme avancement, tsé. Ils envoyaient un cochon. Pis le cochon, il va où c’est qu’il y a du monde, des humains. Puis là, avec les longues vues, ils savaient où on était rendus sur nos lignes. Comment ce qu’on est. Un quart de mile ou je sais pas… Ils envoyaient un cochon. C’est arrivée une couple de fois qu’ils avaient envoyé des cochons pis c’est là que les Hollandais m’ont dit : « ben oui, les Allemands s’en servent pour détecter où ce que l’ennemi est rendu. » Ils envoyaient un petit cochon. Puis à part ça, en chemin, le matin, on allait vider les poulaillers puis on buvait les œufs chauds. C’est mieux que rien. Ah, ça prend un bon estomac. Ah, on a tous vingt ans, on est capables d’en prendre. Ben oui, des fois je dis ça à des gens. J’ai dit : « moi j’ai été un an sans boire un verre d’eau ». Parce que l’eau, l’eau là-bas elle est salée, puis les pluies peuvent être contaminées. T’avais pas le droit d’en prendre. Une chance qu’on trouvait des caves à vin, ben on se réconfortait dans le vin. Appétit d’après-guerre Quand on est revenus, on mangeait plus. Moi j’ai été longtemps sur des traitements avec des toniques pour rouvrir l’appétit. Puis quand j’ai commencé à travailler au Canada, là, je travaillais dans une usine de chaussure, moi, puis mes copains, là, comme le vendredi, c’était la paie, on allait au restaurant. Puis moi, je lui donnais ma boule, ma boulette de viande, je lui donnais mes patates, je lui donnais mon pain, parce que moi, une petite boulette de viande, j’en avais pour la semaine. J’avais plus d’estomac. Je mangeais pas. Puis la minute que j’essayais de manger, puis là ça bourdonnait dans l’estomac, fait que mon estomac avait rapetissé puis elle en avait pas de besoin. Puis avant que ça redevienne normal, ça a pris du temps. Hygiène corporelle J’ai été un an sans me laver. Pis savez-vous qu’est-ce qu’on fait pour se raser? Une fois de temps en temps avec notre café, on se rasait avec notre café. On prenait une pioche dans une magasin, une maison, puis on se rasait avec le café. Ce matin-là, on buvait pas de café, pour se raser. Malgré que j’avais vingt ans, j’avais pas beaucoup de poil, mais la barbe était pas longue. On puait tellement, qu’il y avait rien qui courait. Il y avait pas de mouche, il y avait pas de maringouin, il y avait rien. Pour montrer que c’était vrai que ça puait, après la guerre, je suis allé à Londres, puis là, en m’en revenant, sur la Manche, là, à un moment donné ça sent ben le corrompu! C’était la terre qui sentait ça, puis nous autres, tsé. Parce que, tsé, on s’était pas encore lavés, rien. Moi j’avais encore ma fameuse combinaison quand j’avais embarqué au mois de juin pis on était rendu au mois de mai! Et puis là, dans le champs ils nous ont tous déshabillés pis là on se passait au blue methyline tout nus, puis avec un (inaudible) sur ça, dans le sciot puis on se peinturait au blue methyline. Ça c’est pour ôter les bibittes, puis tout ça, tsé tout ce qui n’a pas d’affaire avec notre corps, là. Puis après ça, oui, les vêtements étaient pourris, c’est pas mêlant. Ben oui, tombe à l’eau, tombe dans le ruisseau, ça sèche là, puis bon…
Description

Les soldats étaient mis à l’épreuve en ce qui concerne la nutrition et l’hygiène corporel. Il leur arrivait de se raser avec du café.

René Lanouette

M. Lanouette est né à Montréal, son père était livreur de pain. Il a été appelé par l’armée en 1939, ses parents s’y opposaient parce qu’il était le seul garçon de la famille. Arrivé en Angleterre, à Aldershot, il a d’abord été affecté à un régiment de langue anglaise. Ayant trop de difficulté à bien comprendre les instructions, il a été transféré au Régiment de la Chaudière. M. Lanouette est resté 11 mois en Europe. Il a participé à plusieurs batailles en France, en Belgique, en Hollande et jusqu’en Allemagne.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
4:32
Personne interviewée :
René Lanouette
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Hollande/Pays-Bas
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Régiment de la Chaudière
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :