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Description
Joseph Duval nous donne des détails sur sa mission à Falaise.
Joseph Duval
Joseph Duval was born on January 19, 1924 in Danielson, Connecticut. He moved to Canada at a young age with his family. He was in Abitibi during the Great Depression. At the time, jobs and money were scarce, so he decided to enlist in the army. He did his training in Vancouver and then boarded the Empress of Canada for England. Joseph Duval took part in the Battle of Falaise and was seriously injured. He then returned to Canada.
Transcript
La bataille de FalaiseAux falaises, d’abord mon premier souvenir de Falaise, le plus gros souvenir là, c’est qu’on s’est fait bombarder par nos avions. On avançait trop vite pis eux autres ils étaient pas assez vite pour faire le… tsé… On avançait vers la plaine, y’appelait ça la plaine de Falaise. Tu regardais ça à perte de vue. C’était rien que des camions, des tanks, des chenillettes partout… pis du monde. Nous autres on suivait des chars d’assaut. Là, tout d’un coup les avions sont arrivés. Ils ont commencés à lâcher des prunes sur nous autres. On les a avertis avec des flares jaunes, des drapeaux jaunes étendus. Ils ont commencé, ils ont continué jusqu’à temps qu’ils arrivent dans Falaise, on était tout près de Falaise. On en a perdu plusieurs. Mais, qu’est-ce tu veux? C’est une erreur de jugement. Parce qu’ils voyaient des troupes en bas, eux autres. Ils pensaient que peut-être, hein? Mais nous autres on a avancé un peu trop vite, c’est ça qui est arrivé. Ça arrivait souvent ça. Quand on avançait trop vite pis l’artillerie arrivait trop tard, tsé. Mais c’est… la coordination ça existait pas trop, trop. Mon souvenir de Falaise, c’est que il y a un morceau de shrapnel qui a fessé mon chapeau, pis elle a enlevé le rebord, tsé, pareil comme quand tu débouches une can. Le rebord m’a tombé dans le bord du visage. Tu restes surpris, hein? En plus, je me suis fait défoncer mon pack sac dans mon, le dos. On rampait sur le bord d’un mur. Il y avait des trous dans le mur. En passant, prrrr! Une mitrailleuse allemande. J’ai perdu mes mess tins. (rire) Ça te fait réfléchir, tsé? Pis une nuit, ils nous ont fait coucher avant d’arriver à Falaise, dans le champ, là, un peu partout. Les gars se couchaient un peu partout, on creusait des trous. Il y en d’autres qui étaient trop paresseux, ils se couchaient dans les fossés. Pis il y en a eu un, le matin, le sergent arrive pour le réveiller. Il lui dit « Toi, si tu bouges, je te tire ». Le gars reste bête… Il reste là, grouille pas. Là, dret’à côté de là, il y a un fil, il y avait une mine. Il s’était couché pis il y avait pas touché, d’accord, (inaudible) mais la mine était là, fait que le sergent l’a déminé, il a réussi à la déminer. Ça été correct. Il y avait toutes sortes de maudites mines. Il y en avait en bois, même, pour pas être détectées par les détecteurs, mais le détonateur était en métal, lui. Fait que ils réussissaient à les trouver pareil, tsé. Ils ont tout fait les maudites patentes imaginables possibles pour pogner les gars, tsé. Ils mettaient des booby traps après les barils de vin. Ils savaient que les gars aimaient le vin. Ils arrivaient pour ouvrir la champelure, pis pouf! Le baril lui sautait dans face. Les marches d’escaliers, ils venaient pour rentrer dans la maison, tsé… À Falaise, on a pogné pour à peu près un kilomètre de long des camions, des chevaux, les camions étaient abandonnés, les chevaux étaient morts. Mais c’était tout à la file indienne là, hein? Pis les camions chargés de matériel, flambant neufs. Mais on a pas été capables de les prendre. Ils avaient tous des booby traps. Ils avaient tout mis des mines dessus pour t’empêcher des prendre. C’était affreux… j’ai encore l’odeur. Tsé, quand tu passes à travers ça, l’odeur des animaux morts des cadavres, pis… T’as encore cette odeur-là dans la bouche, même après soixante ans, tsé…