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Description
M. Vienneau nous parle de la vie dans les camps de prisonniers et de son travail à la mine de charbon.
Léo Vienneau
Léo Vienneau was born in Caraquet on July 17, 1921. Unemployed, and with a brother already in the army, he decided to enlist. He did his training in Valcartier, North Bay and Petawawa. He went to England to join the Fusiliers Mont-Royal. He was captured by the Germans at the Battle of Caen in France, and spent nine months in prisoner camps before being repatriated.
Transcript
J’ai été neuf mois prisonnier, là-dessus on a travaillé six mois de temps dans une mine de charbon, à 1500 pieds sous la terre. Le travail était pas trop difficile. C’était à peu près haut comme ici dedans, à peu près huit pieds de haut pis quatre pieds de large. Pis en arrière de ça c’était, c’était du charbon, tsé. Pis là, ben, on mettait un bois, pis on avait des pelles, on prenait les pelles, pis on remplissait ça de charbon. On remplissait ça jusqu’en haut. Dans la nuit, on avait ça à faire. Que tu le faisais dans deux heures, que tu le faisais dans cinq heures, que tu le faisais… si ça prenait deux jours, fallait que tu le fais. Tsé, un coup arrivé, l’Allemand il disait : « t’as ça à faire à soir. Quand tu l’auras fini, l’inspecteur va venir pis si c’est ben fait, tu vas te coucher pis tu passeras le restant de la nuit ici. » Mais je pouvais pas sortir, tsé. Ok. J’arrivais, je me plantais. Le bois, pis la pelle, pis enweye! J’avais mangé un petit peu, là, j’avais eu une tasse de soupe, avant de rentrer dans les mines, une tasse de soupe. Le soir, pis une le matin. C’était pas beaucoup, mais toujours. Là, je me plantais, trois heures, deux heures et demi, trois heures pis j’avais fini mon ouvrage. Même les gars disaient « t’aime ça toi travailler pour les Allemands! ». Ouais je disais, les gars, on est pris, faut faire comme qu’on est pris. Pis eux autres, y crêriont pas pour ça, là. J’ai vu des gars moi, deux jours dans la mine sans sortir parce qu’ils voulions pas faire leur ouvrage. Le jour on restait à la maison, dans les baraques, dans le camp de concentration. On restait là, à rien faire, on travaillait pas, pantoute, pantoute, rien. On sortait dehors, il y avait des gardes tout le tour. Les gardes nous regardaient. Moi j’ai été malade dans le temps que je travaillais dans les mines de charbon. Bientôt, qu’est-ce que je vois arriver, je travaillais pareil, j’ai jamais arrêté mais cette matinée là j’en pouvais plus. L’inspecteur arrivait au camp, il dit : « comment ça se fait que tu travailles pas, toi ». Je lui ai fait comprendre que j’étais malade. « Ah, ok. » Il a callé un gars, pis il m’a rentré à l’hôpital. J’ai été trois jours à l’hôpital, en Allemagne. Ben nourri, ben lavé, ben, ah! J’étais ben. J’étais aux oiseaux. Me semble. Ben lavé, ah! Pis reviens dans trois jours, j’étais correct.