Warning!
This video is only available in French.
Warning!
This video contains graphic content that may offend some viewers. Viewer discretion is advised.
Description
Lors de son séjour dans les camps de prisonniers, Léo Vienneau a souffert de malnutrition.
Léo Vienneau
Léo Vienneau was born in Caraquet on July 17, 1921. Unemployed, and with a brother already in the army, he decided to enlist. He did his training in Valcartier, North Bay and Petawawa. He went to England to join the Fusiliers Mont-Royal. He was captured by the Germans at the Battle of Caen in France, and spent nine months in prisoner camps before being repatriated.
Transcript
C’était une tasse de soupe le matin, pis une tasse de soupe le soir quand on sortait des mines. Avant, là, on avait de quoi manger, pas mal. C’était pas de quoi de bon, mais on va dire que c’était de quoi à manger. Pis, les Anglais d’Angleterre là, là, c’est du monde qui mange pas, ça. Ils leur donnions des beaux plats de manger pis ils jetions ça. Ils mâchaient un petit peu là-dedans pis ils jetions ça. Oui, ben les Allemands ont dit : « si vous jetez, si vous jetez le manger, vous n’aurez moins ». Pis ils ont baissé, pis ils ont mis une tasse, une tasse de soupe par jour. Ils nous donnaient les tasses pour boire du thé, là. C’était pas beaucoup, là. Le monde qui travaillaient. Ça fait qu’on boivait ça, il y avait des… une sorte de betterave à vache qu’ils appellent, une sorte de légume qu’ils avaient, qu’ils mettions là-dedans. On mangeait ça. Pis le lendemain soir, c’était encore la même ration, tout le temps le même manger. La faim, là, tu vas venir que tu vas avoir assez faim que l’estomac va te rapetisser. Puis, t’as plus faim, tu bois, tu va boire un tasse de soupe, me semble que t’as mangé un terrible repas. Première classe, me semble… mais la soif, une personne qui meurt de soif, il pâlit. Ça je va te dire. Parce que quand on a, ils nous ont emportés, ils nous ont fait prisonniers en France, pis ils nous ont emportés en Allemagne, dans des trains, les gros, dans les trains de fer, les gros trains, pis là, ben, on a pogné la soif. Je te dis que c’est pas drôle. Dans la nuit il se faisait comme un frimas, il se faisait sur les têtes des bolts, tsé les bolts dans le train là, il se faisait du frimas, ben on allait pis on lichait ça, juste pour, ça, se mouiller les lèvres. Réapprendre à s’alimenter On pouvait plus manger, on n’avait plus d’estomac. On mangeait un petit peu, pis c’était pour rien, ça faisait mal, on n’avait plus d’estomac, c’est rien que de la soupe qu’on avait là-dedans, puis marche, puis marche, puis marche, pis c’était tout le temps la même soupe. Ça fait que, on avait plus d’estomac, on avait rien. Ça m’étonne qu’on ait tout passé à travers de ça.