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Guy Jobin

Le père de M. Jobin était chimiste dans un moulin à Chandler, en Gaspésie. Lors de la crise économique, il part travailler à Masson, en Outaouais, et la famille le rejoint 18 mois plus tard. Installé à Buckingham, la guerre est déclarée et, étant attiré par les bateaux, le jeune Guy Jobin veut s’engager dans la marine. Il fait son entraînement de base à Québec et va ensuite à Halifax pour devenir canonnier, avant de se retrouver en Colombie-Britanique. Son groupe de Canadiens part sur le porte-avion britannique HMS Nabob. Pour diverses raisons, ils descendent la côte du Pacifique, traverse le Panama, puis s’arrêtent en Virginie avant d’arriver en à Liverpool (Angleterre) où ils constatent les dégâts d’une ville bombardée pendant neuf jours par les Allemands. Ils feront ainsi plusieurs missions en eaux britanniques. Lors d’une mission en direction du Scapa Flow au nord de l’Écosse, le bateau est touché par une torpille. M. Jobin est hospitalisé quelque temps à son retour au Canada.

Transcription

Quant j’suis arrivé chez moi là, à Buckingham, j’ai rentré dans la cuisine, pis l’salon là, pis j’ai été obligé d’sortir au bout d’une demi-heure. J’étais pas accoutumé dans une maison de dix par dix ou douze par douze, t’sais, des grands espaces. Pis un moment donné, j’suis assis dans la salle à dîner, j’parlais avec mes frères, mes sœurs, pis mon père, ma mère, pis j’ai été obligé d’sortir. J’me sentais compressé parc’que j’avais jamais été dans un appartement d’la grandeur d’une chambre là, comme icit là. J’aurais été assis là, là, pis un moment donné, j’filais mal. Pis j’ai dit à mon père : « J’vas sortir un peu m’aérer... », pis l’lendemain, j’tais correct. Mais les premières minutes là, la première heure là, j’ai senti cette pression là, parc’que dans les baraques c’est vaste ça, pis, peut-être que moi j’étais l’seul qui était de même, mais y’n a d’autres aussi qui ont r’ssenti ça. Toujours été mis dans des baraquements, dans les train, pis, t’sais, camions, pis tout c’que tu veux... Tout d’un coup, j’arrive dans une chambre, une salle à dîner là, avec tes frères, tes sœurs, ton père, ta mère là. Mais, t’es fier d’être revenu, tellement qu’tu... Tu sais pas comment... Comment t’dire. Comment... Le lendemain là, c’est... Ça prend du temps à réaliser, là, que c’est fini. C’est ça, j’pense. Pas facile.

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