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Fatigue

Des héros se racontent

Transcription
Moi ce que je comprends pas c'est comment ça se fait qu'on restait si longtemps sans… t'sais, savoir, comprendre qu'un gars est fatigué. T'sais j'veux dire ? Vingt-quatre heures par jour comprends-tu ? T'sais… tu viens fatigué, hein. Beau temps, mauvais temps, l'hiver, la pluie. T'sais, tu peux n'en prendre seulement qu'un certain montant de ça. Moi j'ai vu là, être assez fatigué, hein. Soixante et douze heures là sans arrêter là, t'sais veux dire ? Puis… Je m'en allais en bicycle là puis je tombais endormi. J'ai dit : « D'la marde ! J'va pas plus loin. M'a arrêter sur le long du chemin. » On s'arrêtait sur le long du chemin, pis là on s'étendait sur le bicycle, hein. (rires) C'est pas une bonne place pour être, mais en tous les cas. On s'étendait là-dessus pour, t'sais. Pis là, là, le convoi passait, pis moi je leur disais : « T'enverra quelqu'un dans une demi-heure ou trois quarts d'heures me réveiller parce que j'en peux pus. » Les gars venaient là… t'sais… ça pleurait, hein. Moi j'ai vu des gars qui étaient des tough quand on était en Angleterre. Ça battait tout le monde dans les pubs pis tout ça. Pis rendu là, par la fatigue, pis tout ça… c'est pas parce qu'y'avaient pas… mais ils se mettaient à pleurer, t'sais j'veux dire ? Pis d'autres, m'a dire comme on dit, ils se sauvaient. Ben, ils se sauvaient… pis… pas exactement se sauver mais, quand on était en repos ben… ils disparaissaient pis toute ça. Mais c'était pas trop pire t'avais pas laissé la ligne de feu, t'étais en repos, hein. Aujourd'hui, regarde comment ça marche. Ils vont faire six mois pis ils s'en reviennent à la maison pis… Nous autres c'était pas de même. C'était vingt-quatre heures par jour, hein. Pas l'idée de faire une patrouille pis tu rentres te reposer. Vingt-quatre heures par jour, toi t'es là, pis tu restes là.
Description

Monsieur Larivière de tous ces mois que lui et ses camarades ont passés sans se reposer.

Hormidas Larivière

Né à Hull d’une famille de dix-sept enfants, Hormidas Larivière s’enrôle comme signaleur dès 1939. Bientôt, il est déployé en Angleterre avec la 1ère Division canadienne. Là, il apprend à conduire les motocyclettes et devient estafette, poste qu’il occupe jusqu’à la fin de la guerre, souvent sous les ordres du lieutenant-colonel Paul-Émile Bernatchez. C’est près de Brighton (Angleterre) qu’il rencontre Joyce, une jeune britannique qui deviendra sa femme à son retour de guerre. En juillet 1943, il participe au débarquement de Sicile. Après la libération de la Sicile, c’est l’Italie qui l’attend. La campagne d’Italie terminée, il traverse la France libérée et la Belgique avant de se retrouver en Hollande, dont il participe à la libération. De retour au Canada, il est démobilisé à Montréal en 1946 et sa femme le rejoint au pays.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:05
Personne interviewée :
Hormidas Larivière
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Courrier

Droit d’auteur ou de reproduction

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