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Canadian Memorial United Church

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  • Église Canadian Memorial United Church
  • Église Canadian Memorial United Church

Ville/Province : Vancouver, BC

Numéro du monument : 59026-016

Type : Bâtiment - église

Adresse : Rue Burrard et avenue 15e Ouest

Coordonnées GPS : Lat: 49.2580818   Long: -123.1459623

Soumis par : Terry Tobin. Robert D. Watt. Canadian Memorial United Church. A Padre's Pilgrimage, Toronto: The Ryerson Press.

Canadian Memorial United Church est une église unique en son genre, non seulement en raison de son pur style gothique ou à cause de la manière extraordinaire dont les fonds ont été recueillis partout au Canada pour sa construction, mais aussi en raison de sa représentation de l’unité canadienne et de sa façon de symboliser le christianisme. Cette église ne glorifie d’aucune façon la guerre; elle est plutôt, par-dessus tout, un monument commémoratif consacré à la paix.

La Chapelle commémorative canadienne est née dans le cœur de simples soldats de la Première Guerre mondiale qui, guidés par un sergent, ont formé un groupe de travail pour enterrer six des morts de guerre du Canada. Une nuit de novembre 1915, dans le saillant d’Ypres, en France, l’un des soldats a dit au révérend lieutenant-colonel (Lcol) George Fallis, CBE, D.Éd., B.Th., D.Th. : « Révérend, après la guerre, un aumônier devrait faire construire un mémorial au Canada à la mémoire des hommes comme eux qui ont tout donné ». À partir de ce jour, le lieutenant-colonel Fallis n’enterra plus jamais les soldats morts au combat sans avoir à l’esprit l’idée d’une chapelle commémorative.

À son retour au Canada, le révérend S.D. Chown, D.Th., surintendant général de l’Église méthodiste, lui conseilla de se rendre à Vancouver, de choisir un site à Shaughnessy Heights face aux collines éternelles et d’ériger la chapelle de ses rêves. Il puisa son inspiration dans les chapelles qu’il avait visitées en Italie, en France, en Belgique, en Angleterre et en Écosse, ainsi que dans les chapelles des collèges d’Oxford et de Cambridge. Il arriva à Vancouver en mai 1920 pour servir des paroissiens déjà enclins de la même idée et les plans ne tardèrent pas à être établis. 

La salle commémorative a été le premier projet entrepris, suivi de la chapelle commémorative. Tous les plans de la chapelle ont été envoyés au professeur C.H.C. Wright, directeur du département d’architecture de l’Université de Toronto, pour obtenir ses commentaires. Le projet a été attribué à l’entreprise Messrs. Twizell & Twizell. Les plans prévoyaient l’installation de dix vitraux dans la chapelle, soit une pour chaque province et une pour le territoire du Yukon, ainsi qu’un vitrail du chœur symbolisant le sacrifice et un vitrail pancanadien illustrant l’histoire et la vie du Canada.

Le lieutenant-colonel Fallis s’est inspiré des chapelles qu’il a visitées pendant la Première Guerre mondiale. Il lisait la Bible jour après jour, cherchant des récits à utiliser comme motifs religieux sur les vitraux. Lorsqu’il trouvait un récit qui évoquait le monde, la fraternité ou les soldats, il le notait; il s’est ainsi retrouvé avec 70 illustrations. Après avoir procédé à une élimination et à une sélection minutieuses des récits, il en restait exactement dix. En les étudiant de plus près, il a découvert une séquence dans les récits :

Ontario : « La Nativité » – symbolisant un appel à la paix;
Québec : « L’appel des disciples » – symbolisant l’enrôlement;
Île-du-Prince-Édouard : « David et ses vaillants soldats » – symbolisant les sacrifices consentis par les soldats;
Colombie-Britannique : « L’histoire du centurion » – symbolisant la foi du soldat;
Yukon : « Jonathan et David » – symbolisant l’amour que les soldats se portaient mutuellement;
Manitoba : « Jacob en deuil de Joseph » – symbole du deuil vécu par les gens du pays qui avaient perdu des proches;
Saskatchewan : « La vision de Pierre » – symbole de la fraternité universelle;
Alberta : « La vision de la démocratie » – symbole d’un monde sans guerre;
Nouveau-Brunswick : « Le Sermon sur la montagne » – symbole du bonheur qui habite les artisans de la paix;
Nouvelle-Écosse : « Le tombeau vide du Seigneur ressuscité » – symbole de l’immortalité de ceux qui ont accompli le sacrifice ultime.

Chris Spencer, CBE, était un ami du lieutenant-colonel Fallis. Il lui a conseillé de parcourir le Canada et de s’entretenir avec les lieutenants-gouverneurs, les premiers ministres, les hommes d’État et les dirigeants de chaque province pour leur demander de financer les vitraux, afin que l’église ait un caractère véritablement national. L’objectif était de faire participer les Canadiens d’un littoral à l’autre et de construire ainsi une église ayant un caractère véritablement national. Le lieutenant-colonel Fallis se rendit d’abord à Victoria et, après avoir obtenu le financement du vitrail de la Colombie-Britannique, l’honorable Walter Nichol lui dit : « Maintenant que vous avez mené à bien votre mission en Colombie-Britannique, je vous conseille de vous rendre à l’Île-du-Prince-Édouard. Si vous obtenez le soutien des provinces situées aux extrémités ouest et est du pays, je suis convaincu que les autres provinces répondront de façon positive ».

Chaque vitrail illustre une scène biblique. Les armoiries de la province sont reproduites dans la partie inférieure et sont accompagnées, de chaque côté, de scènes historiques qui se sont déroulées dans la province représentée. Un passage de l’Écriture approprié au thème biblique est présenté dans la partie inférieure, et le nom des contributeurs respectifs figurent sur des plaques distinctes. Les vitraux ont été conçus par l’entreprise Robert McCausland de Toronto et ont été inaugurés lors d’un service en soirée en décembre 1928. Les vitraux des provinces n’étaient pas exempts des préjugés coloniaux, raciaux, sexistes et culturels de l’époque. En 2004, une déconstruction de certaines valeurs et idées figurant sur ces vitraux a été entreprise.

À la fin de son périple, le lieutenant-colonel Fallis avait rencontré 161 hommes de premier plan à travers le Canada et presque chacun d’entre eux estimait que la Chapelle commémorative canadienne était un projet admirable et digne d’être concrétisé.

Madame Ernestine Schumann-Heink était une chanteuse d’opéra austro-américaine née en Bohême. Pendant la Première Guerre mondiale, l’un de ses frères commandait un navire de guerre autrichien, son fils August Heink était enrôlé dans la marine allemande, son beau-fils Walter Schumann et ses fils Henry Heink et George Washington Schumann servaient tous au sein de la marine américaine, tandis que ses deux sœurs vivaient en Allemagne. Elle s’est dévouée à la cause des soldats blessés, a chanté pour des troupes à divers endroits aux États-Unis et a recueilli des fonds pour la Croix-Rouge, le YMCA et l’aide aux victimes juives. À l’âge de soixante ans, elle a entrepris sa tournée d’adieu, faisant salle comble de New York à San Francisco. Des récits évoquant les gestes de générosité de madame Schumann-Heink aux États-Unis et le succès de sa tournée d’adieu ont été publiés dans les journaux de Vancouver, ceux-ci mentionnant également qu’elle devait chanter à Seattle le lendemain soir. Il était onze heures, et le comité des finances de la Chapelle commémorative canadienne avait travaillé avec acharnement pendant des heures pour trouver des moyens de recueillir davantage de fonds. Le lieutenant-colonel Fallis a donc raconté l’histoire de madame Schumann-Heink et mentionné son grand intérêt pour les soldats. Le trésorier Norman Cull s’est exclamé : « Prenez le train de minuit à destination de Seattle pour lui demander de donner un concert commémoratif ici. Je propose que nous levions la séance et que vous prépariez votre sac ». En une heure, il était en route pour Seattle.

Madame Schumann-Heink se trouvait dans un hôtel dont le directeur était un ami personnel du lieutenant-colonel Fallis; les deux hommes se sont retrouvés dans le hall. La chanteuse avait précisé qu’elle ne souhaitait voir personne avant la fin du concert qui devait avoir lieu en soirée. Les deux hommes se sont assis et ont discuté de madame Schumann-Heink pendant une demi-heure. Finalement, le directeur lui dit : « Écrivez-lui un petit mot. Dites-lui que vous êtes un prêtre qui a passé quatre ans à l’étranger et que vous aimeriez la voir. Puisque vous avez servi avec les soldats, je crois qu’elle vous réservera un accueil chaleureux ». Le lieutenant-colonel Fallis a écrit une lettre, l’a déposée dans la boîte de messages destinés à madame Schumann-Heink et a attendu pendant des heures. À dix-sept heures, sa lettre a été envoyée à la chambre de la chanteuse, et moins d’une demi-heure plus tard, un commis lui remit une lettre de madame Schumann-Heink qui disait : « J’aime les soldats. Venez vous asseoir avec moi dans les coulisses pendant mon concert ce soir. Mon violoniste interprètera un segment en solo et nous pourrons discuter pendant ce temps ».

À 20 h 30, le lieutenant-colonel Fallis frappait à la porte de la loge de madame Schumann-Heink dans les coulisses. Après l’avoir invité à entrer, elle s’est levée, a tendu les bras, a donné une chaleureuse accolade et un baiser au lieutenant-colonel Fallis et s’est exclamée : « J’aime les soldats! » Il lui a raconté l’histoire de la Chapelle commémorative canadienne et lui a demandé si elle accepterait de venir à Vancouver pour donner un concert au profit du fonds commémoratif. Elle se leva, l’embrassa de nouveau et lui dit : « Je viendrai dès que j’aurai terminé ma tournée, et vous ne paierez pas un seul centime ».

Ce fut un concert inoubliable. Cinq mille deux cents personnes étaient réunies dans l’immense arène des frères Patrick, et tout autour de la plate-forme où chantait madame Schumann-Heink se trouvaient des vétérans blessés. Bon nombre avaient été emmenés de l’hôpital dans des chariots de livraison du magasin David Spencer. Des hommes qui n’étaient pas sortis de l’hôpital militaire de Shaughnessy depuis des années  été transportés avec précaution jusqu’à des wagons faisant office d’ambulances. Vingt-deux hommes couchés sur des civières, assistés par des infirmières, regardaient la chanteuse avec adoration. Entre les interprétations, des bouquets ont été présentés et la grande diva les a gracieusement acceptés, puis elle a rapidement descendu les marches, a déchiqueté les fleurs en morceaux et a déposé ceux-ci aux pieds des vétérans étendus sur des civières. Lorsqu’un soldat aveugle lui a remis des roses de l’Institut national canadien pour les aveugles, elle s’est inclinée avec révérence pendant une pause si longue qu’elle a provoqué un silence absolu dans la salle. Puis, prenant le soldat aveugle par le bras, elle l’a conduit doucement à son siège. Lorsqu’elle est revenue sur l’estrade, tous les spectateurs avaient les larmes aux yeux. Elle fut accueillie par des doubles et des triples rappels. À la fin du concert, madame Schumann-Heink a levé sa main et un grand silence s’est installé. Puis, avec un accent allemand, elle a dit : « Je vous remercie. Cette nuit est le couronnement de ma vie ».

La première pelletée de terre en vue de la construction de la Chapelle commémorative canadienne a été levée en juillet 1927 par sir George Foster, K.C.M.G., président de la Société des Nations du Canada. L’honorable Walter C. Nichol, lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique, a posé la pierre angulaire le 17 septembre 1927, et le discours a été prononcé par le major général W.W. Foster, CM, DSO. La Chapelle commémorative canadienne a été inaugurée le 9 novembre 1928. La cérémonie a été dirigée par le révérend (major) Charles Williams, D.Th., assisté du révérend F.E. Runnalls, B.A., B.Th., président et secrétaire du presbytère de Vancouver. Les services réguliers ont commencé le 11 novembre 1928, dix ans jour pour jour après l’Armistice de 1918. Pendant que le premier hymne était chanté, le huissier en chef a remis un télégramme au lieutenant-colonel Fallis. C’était un message de félicitations de Sa Majesté le Roi George V.

Les vitraux commémoratifs dans le narthex représentent les différentes contributions pendant la Première Guerre mondiale. On y retrouve le Soldatle Marin et l’Aviateurl’Infirmière et le Soldat transfiguré. Au fil du temps, ils sont devenus des symboles des sacrifices consentis par les personnes qui ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre de Corée.

Parmi les autres monuments commémoratifs que l’on retrouve dans l’église, mentionnons : les Livres du Souvenir, l’Orgue du Souvenir, la plaque de la Seconde Guerre mondiale et le Portrait du fondateur.


Vue sur la rue

Les cartes pourraient être disponibles en anglais seulement.

Note

Ces renseignements sont fournis par des collaborateurs. Anciens Combattants Canada fournit ces renseignements à titre de service au public. Anciens Combattants Canada ne peut garantir l’exactitude, la fiabilité ou l’actualité du contenu.

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