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Bouée et torpille acoustique

Des héros se racontent

Bouée et torpille acoustique

Transcription
On se servait du radar et puis si un sous-marin était en surface, on le repérait. S'il était en périscope, à quelque même pas un mile, on pouvait le repérer. Mais de vision, de visu, un périscope, vu des airs, tu ne vois pas ça. Tu ne voyais même pas le schnorchel, fait que, le schnorchel était bien fait, il ne laissait pas de sillage du tout. C'était très difficile. La situation a changé sur la fin de l'année 1944, parce que là on a été équipés autrement. Avant, on n'avait pas d'oreilles pour écouter la mer. Là on était équipés avec des bouées; si on avait repéré un périscope ou un sous-marin quelque part, on lançait des bouées. C'était des bouées, on appelait ça un «sono buoy». C'était une bouée acoustique. En arrivant sur l'eau, un fil se déroulait avec un hydrophone. Elle avait une antenne puis elle transmettait ce qu'elle entendait. Alors on avait des bouées rouges, des jaunes, et là, on lançait un pattern. Le navigateur disait au pilote on les lâche, et puis moi, ma job c'était d'écouter, écouter les bouées. Écouter la rouge, écouter, alors j'écoutais. J'entendais rien sur une, tchuk chuk, tchuk chuk, un petit bruit. Puis sur une autre, là on entendait Tchok tchok tchok tchok, puis là je disais au navigateur le sous-marin se dirige vers la rouge. Aussitôt qu'on était rendus là, on lâchait une torpille acoustique. La torpille acoustique, sa job, c'était rudimentaire, mais c'était bon pareil, la torpille acoustique tournait en rond, en cercles concentriques, puis elle se rapprochait graduellement du sous-marin, puis elle lui rentrait dans le cul! Parce qu'elle suivait le bruit de l'hélice. J'écoutais au radio, j'entendais le bruit de l'hélice de notre torpille, c'était une torpille avec un moteur électrique puis une hélice qui ne faisait pas de bruit, j'entendais bzzzz, puis j'entendais Tchok tchok tchok tchok, ça c'était le sous-marin, alors j'écoutais et tout d'un coup on entendait Boum! Donc on savait qu'on avait touché au sous-marin. Intervieweur : À quelle profondeur le sous-marin pouvait être à ce moment-là? Il pouvait être, je mettrais une trentaine de pieds, 30, 40 pieds. La torpille acoustique elle pouvait aller, plonger, monter, aller sur les côtés, elle suivait le sous-marin exactement, en concentrique, mais s'il était plus profond, elle descendait. C'est comme ça qu'on réussissait à détruire des sous-marins. On prenait des photos des débris et tout ça. Mais des débris, ils pouvaient en lancer par leur torpille. Leur lance-torpille était équipé de débris, de faux débris, avec de l'huile et tout ça, pour donner l'impression qu'ils étaient brisés, coulés. Alors nous autres on faisait des farces : l'Amirauté va nous créditer un sous-marin seulement si on lui apporte la calotte du capitaine...! Le jour de Noël 1944, on a attaqué un sous-marin et on l'a coulé. Ça été un beau cadeau de Noël pour nous autres, pas pour eux autres, puis on avait pris des photos et tout ça. L’Amirauté nous a dit «Probablement coulé»!
Description

M. Bruneau présente des améliorations techniques qui ont facilité la lutte aux sous-marins : la bouée et la torpille acoustique. Il raconte également avoir «probablement coulé» un sous-marin le jour de Noël 1944.

Gustave Bruneau

Monsieur Bruneau est né à Québec, le 17 février 1921. Enfant, il était fasciné par les avions, ayant lu des livres de la guerre de 1914-1918 où il était fait mention des héros de l’aviation. Il allait souvent voir les avions à l’aéroport de Sainte-Foy. Adolescent, alors qu’il fréquentait un collège franco-américain à Berthierville, il a fait la rencontre d’étudiants Américains qui ne parlaient que d’aviation, ce qui l’a motivé encore plus à poursuivre sa passion. Au déclenchement de la guerre, il essaie de s’enrôler, mais il est refusé car il est trop jeune. Il s’est finalement enrôlé en août 1940 avec la permission de sa mère et a servi jusqu’à la fin de la guerre, le 8 août 1945. Il était radiotélégraphiste dans un équipage qui protégeait les convois du haut des airs contre les redoutables sous-marins allemands. Il fut basé à Dartmouth et à Sydney, en Nouvelle-Écosse et après avoir complété son tour d’opération, soit 1000 heures de vol, il a agi comme opérateur radar à Pennfield Ridge, au Nouveau-Brunswick. Monsieur Bruneau était le seul Canadien français de son escadrille.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
3 décembre 2013
Durée :
4:05
Personne interviewée :
Gustave Bruneau
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Canada
Campagne :
Coastal Command
Branche :
Aviation
Occupation :
Télégraphiste

Droit d’auteur ou de reproduction

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Date de modification :