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Être en région isolée sans jamais être seul

Des héros se racontent

Être en région isolée sans jamais être seul

Transcription
Intervieweur : Qu'avez-vous apprécié le plus de votre séjour en Bosnie? En fait, c'est la fraternité qui se développait. Si on prend 700-800 personnes, on les confine dans un racoin, c'est pas long qu'on devient proche. L'impact de un a un effet sur l'autre, donc l'action et la réaction de chacun a un effet sur tout le monde. Si je vis moins bien civilisé, je vais me le faire dire assez rapidement parce que c'est tout petit, on ne peut pas se permettre de déranger les gens. Par contre, on a toujours des appuis. Si une journée on ne va pas bien, on a 20, 30, 50 personnes qui viennent nous donner un coup de pouce. Ça devient une micro communauté mais avec des valeurs rapprochées, on est vraiment collés, ensemble. Les liens sont assez puissants. C'est sûr qu'il y en a qui peuvent nous taper sur les nerfs une journée mais on sait qu'on va devoir passer 6 mois avec cette personne-là, donc les concessions se font plus rapidement. Intervieweur : Est-ce que vous vous rappelez de certaines choses que vous avez moins aimé de votre séjour en Bosnie? Évidemment, la recherche de la solitude est pratiquement impossible, malgré qu'on est isolés dans un coin de pays qui est déjà isolé par la guerre, se trouver seul à un endroit, c'est pratiquement impossible. Sur un camp, il y a toujours quelqu'un qui va apparaître quelque part. Au moment où on se pense tout seul, on se tourne sur nous-mêmes et il y a déjà 3 personnes qui viennent d’apparaître. On veut aller écouter la télé dans la TV room, il y a quelqu'un, les cuisines on est toujours 700-800 au repas. Une personne seule, c'est pratiquement impossible, ça devient difficile. Pour une personne comme moi qui aime la solitude à l'occasion, ça devient difficile de toujours être avec quelqu'un. Intervieweur : Donc c'est le paradoxe d'être? Oui, il y a un paradoxe, exactement, on est isolés mais en même temps c'est impossible d'être tout seul.
Description

M. Bellehumeur décrit le paradoxe de servir dans une région isolée, qui est aussi isolée en raison de la guerre mais de ne jamais avoir de temps seul comme militaire.

Michel Bellehumeur

M. Bellehumeur est né en 1964 à Hull. Il a grandi près d’un manège militaire et a développé un intérêt pour la vie militaire dès le jeune âge. Il s’est enrôlé à 17 ans et a reçu un entrainement de chauffeur de véhicule blindé. Il a servi plusieurs tours outre-mer, notamment en Bosnie et au Kosovo. Il a quitté les Forces après 25 ans de service.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
3 décembre 2013
Durée :
2:13
Personne interviewée :
Michel Bellehumeur
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Bosnie
Campagne :
Bosnie
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Occupation :
Infanterie

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