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La camaraderie

La force francophone

Transcription
La Camaraderie La camaraderie, comme on dit, les officiers, les officiers qu’on appelle, ou les sergents, tout ceux qui sont en autorité, là, ils donnent les commandements, de l’autre côté, il y en a pas de, il y en a pas de « vous ». Il y a pas de « vous », là, tout le monde est sur le même pied, tout le monde est dans le même trouble. Fait que personne a avantage à, un officier, il devient pas arrogant, rien, il peut pas faire ça, c’est trop dangereux, parce qu’on est comme des frères, on est tous comme des frères, puis on se protège l’un et l’autre. Si il y a une, quelqu’un qui, qui fait des problèmes, on s’en débarrasse facilement, il peut pas faire autrement quand même, mais c’est un esprit de camaraderie. Les officiers, j’en ai vu qui pleuraient, ils viennent que eux autres aussi, on est comme leurs enfants. Il y a des majors de compagnie, il y a un major pour chaque compagnie. Je m’en rappelle, nous autres, on avait un dénommé Gauvin, qui est devenu ambassadeur au Japon, qui est décédé v’là trois, quatre ans, lui il disait que si je pouvais vous embrasser, je vous embrasserais tous, parce que des fois, il, il... À un moment donné, nous autres on leur sert comme... Nous autres, on a des tâches à remplir. Quand ils réussissent, c’est des honneurs pour eux autres quand même. Mais c’est nous autres qui fait l’ouvrage. Au moins, ils étaient assez reconnaissants des fois, quand on se rassemble, qu’ils nous disent : « on vous félicite! Vous avez bien fait ça! Vous avez bien travaillé, vous vous êtes bien défendus, il y a pas eu beaucoup de pertes. » Mais c’est l’ambiance qui règne en réalité sur les lignes de feu. Juste à l’inverse de quand t’es dans les camps d’entraînement. Suivre la parade, puis les signaux, puis checker, puis… Il y en a pas de ça. Tsé, c’est réellement tous pareil, puis on se parle pareil comme on se parle de même, puis il y a pas de jambettes à faire, rien. Seulement, ils sont là pour donner des ordres. Ils réunissent leurs sergents, leurs officiers, puis ils leurs disent c’est ça, c’est ça, demain c’est là qu’on part, c’est ça qu’on fait. Et… non, j’ai aimé ça parce qu’on était une grande famille. C’est pour ça que je dis ça nous fait mal au cœur quand on voit partir… ou même un officier. Les officiers sont toujours en avant. C’est pas facile. C’est beau d’avoir des décorations. L’officier il faut qu’il soit en avant de son peloton. Et nous, on en a perdu plusieurs. Puis même, on change souvent de, de, de commandant de régiment parce qu’ils viennent que les nerfs ils craquent, eux autres aussi, parce qu’ils ont une responsabilité sur les épaules. Mais l’ambiance, j’ai toujours aimé l’ambiance parce que j’en ai pas vu, disons, qui étaient réfractaires. Mais comme on dit, il aurait pas été chanceux. Tu peux pas être baveux, tu peux pas faire de mal à personne. Faut que tu t’aides l’un et l’autre. Ton chum, c’est ton camarade, c’est ton sauveur, pareil comme toi t’es… C’est une, c’est une vie de famille, c’est une vraie vie de famille, c’est pareil comme si t’étais dans un juvénat.
Description

M. Raymond nous parle de l’esprit de famille qui régnait sur la ligne de feu.

Jacques Raymond

Né à Trois-Rivières, Jacques Raymond a perdu son père alors qu’il était très jeune. Il a été placé à l’orphelinat avec un de ses frères, sa mère ne pouvant s’occuper de ses sept enfants toute seule. À 17 ans, il revient à Trois-Rivières travailler à la Wabasso, une usine de coton. Lorsque la guerre éclate, il reçoit une lettre lui demandant de passer des examens à Longueuil. Il débute sa formation de deux mois à Valleyfield. Il passe six mois dans l’Ouest canadien, où il apprend l’anglais et où il poursuit sa formation. Il part d’Halifax au début de 1943 à bord du Nieuw Amsterdam vers Greenock, en Écosse, pour continuer sa formation. Il participe au débarquement de Normandie avec le Régiment de la Chaudière. Il participe aussi aux batailles de Carpiquet, de Falaise, de Caen et traverse la Belgique et la Hollande. Il se rend même jusqu’en Allemagne. Il est resté onze mois en Europe.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Durée :
2:56
Personne interviewée :
Jacques Raymond
Guerre ou mission :
Seconde Guerre mondiale
Emplacement géographique :
Europe
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Régiment de la Chaudière
Grade militaire :
Soldat
Occupation :
Fantassin

Droit d’auteur ou de reproduction

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