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Cpl (à la retraite) Dennis Mackenzie

Dennis Mackenzie est un caporal à la retraite de Bonshaw, à l’Île-du-Prince-Édouard, qui a perdu 10 amis au cours de son service en Afghanistan. Depuis ce temps, il en a perdu bien d’autres par suicide. Il s’est maintenant donné comme mission de lever le voile du secret entourant le sujet afin que ces soldats soient aussi honorés et commémorés pour leur service.

Bonshaw (Île-du-Prince-Édouard)

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Afghanistan
Luc Lacasse (au centre) en réunion avec des collègues en Haïti, en 1997.

Enrôlement

Charlottetown en 2004

Affectations

  • BFC Gagetown

Déploiements

  • Afghanistan en janvier 2007

Sa guitare pleure doucement.

À chaque fois qu’il gratte sa guitare, Dennis Mackenzie se rappelle les amis qu’il a perdus sur les champs de bataille en Afghanistan, mais aussi à la suite de l’angoisse d’après-guerre qui les a conduits à se suicider.

L’ancien soldat d’infanterie du 2e Bataillon du Royal Canadian Regiment à Gagetown, au Nouveau-Brunswick, déplore la perte de 10 amis en Afghanistan, y compris ses compagnons de chambre (Cpl Chris Stannix, Cpl Aaron Williams et Cpl Brent Poland) qui ont été tués le dimanche de Pâques 2007. Dennis dit qu’il a nommé son fils Slade en l’honneur du soldat David Robert Greenslade, qui a également été tué ce jour-là.

Dennis Mackenzie a été libéré de l’armée en 2013. Après son service, il affirme que les cicatrices invisibles de la guerre ont coûté la vie à un plus grand nombre de ses amis.

Sur le dos de sa guitare Taylor à six cordes, 80 noms sont gravés sur le noyer stratifié – tous des soldats qui se sont suicidés.

« Que pouvons-nous faire pour arrêter ça? Comment pouvons-nous mettre ce sujet en lumière et en parler ouvertement sans honte? »

Dennis Mackenzie dit qu’il compatit avec les familles qui perdent des êtres chers de cette façon. Au lieu de recevoir des honneurs militaires et des drapeaux pliés comme ce serait le cas si quelqu’un était tué pendant le service, les familles font souvent face à la perte de leur proche dans la honte et le secret.

« Ils devraient pouvoir parler de leur père, héros de guerre. Ces enfants (dont les parents se sont suicidés) n’ont pas l’occasion de parler. On ne peut pas juste dire que leur père ‘’est mort subitement’’. »

« La même guerre a entraîné la perte de cette vie qui a aussi coûté des vies sur le champ de bataille et nous devons les honorer et les respecter de la même manière. »

Dennis Mackenzie décrit ce sentiment d’injustice dans la chanson Lanterns de son album de 2022 The Guardian Angel Platoon; « Oh they shall not grow old commander will say, but we won’t mention them on Remembrance day. For it seems no one cares to honour the ones we lose to the war once they lay down their guns. » (Oh, ils ne deviendront jamais vieux, dira le commandant, mais nous ne les mentionnerons pas le jour du Souvenir. Car il semble que personne ne se soucie d’honorer ceux que nous perdons à cause de la guerre une fois qu’ils déposent les armes.)

« Cela me laisse perplexe que dans notre société, cela soit si tabou », dit-il, ajoutant que dans la tradition des samouraïs, le mot « Seppuku » impliquait qu’il y avait un honneur à se suicider. Dennis Mackenzie dit qu’au lieu de cela, nous considérons le geste comme un crime, utilisant même le mot « commettre » pour décrire l’acte. Selon lui, si nous commençons à réduire la stigmatisation et la honte grâce à une communication plus ouverte, nous pourrons aider les gens lorsqu’ils en ont le plus besoin.

« Ce sont les conversations qui nous aideront à sortir du noir. »

Dennis Mackenzie dit avoir subi un préjudice moral au cours de sa tournée de sept mois en Afghanistan. Dans les années qui ont suivi sa libération, il dit avoir eu des problèmes d’alcool. Il a suivi d’innombrables thérapies, mais c’est la musique qui l’a sauvé.

« J’ai passé sept mois à sentir que je ne devrais pas être là et à faire des choses que je ne pensais pas devoir faire, à me battre intérieurement », dit-il.

« Quand je suis rentré à la maison, j’ai eu du mal à réapprendre à me faire confiance. »

« Lorsque je passais un mauvais moment ou une mauvaise journée, lorsque ces sentiments devenaient incontrôlables, je prenais ma guitare. »

Grâce au soutien financier d’ACC, Dennis Mackenzie a pu se concentrer sur sa guérison en chantant et en écrivant des chansons, ce qui l’a aidé à se rétablir.

« J’ai pu explorer des thérapies comme la thérapie par la parole traditionnelle et d’autres services psychologiques, mais cela va bien plus loin », explique-t-il.

« La liste des choses qu’ACC couvre pour nous aider dans notre cheminement s’allonge chaque jour. C’est un travail en constante évolution, mais cela va dans la bonne direction. »

En novembre 2023, Dennis Mackenzie a agi comme maître de cérémonie lors d’une soirée de type « micro ouvert » pour les vétérans à Charlottetown, l’une des deux activités conçues comme une alternative décontractée aux cérémonies commémoratives plus traditionnelles organisées pendant la Semaine des vétérans. Le but de l’activité était de rassembler les gens en reconnaissant l’importance de la musique dans le processus de guérison. Les vétérans et vétéranes, les militaires actuels et les invités ont été conviés à une soirée où ils ont eu l’occasion de partager des histoires et des chansons.

Avec courage, loyauté et intégrité, Dennis Mackenzie a laissé sa marque. Il est l’un de nos vétérans canadiens. Découvrez d’autres histoires.

Si vous êtes un vétéran ou une vétérane, un membre de la famille ou un aidant ayant besoin de soutien en santé mentale, le Service d’aide d’ACC est à votre disposition 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans frais. Composez le 1-800-268-7708 pour parler à un professionnel de la santé mentale aujourd’hui.


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