Sélection de la langue


Recherche sur veterans.gc.ca

La reconnaissance de la population au Canada

Des héros se racontent

La reconnaissance de la population au Canada

Transcription
Quand je suis revenu de l'Allemagne dans les années 1990, même après la Yougo en 1995, un moment donné on a reçu un ordre, ça c'est la période sombre, qu'on peut dire de l'armée, on avait reçu un ordre de la chaîne de commandement, à Québec, on ne pouvait même pas aller dans les magasins habillé en combat. Aller tanker notre char c'était pas mal la limite. Tu allais au travail, habillé de même, et quand tu retournais chez vous, va pas faire ton épicerie habillé de même tu vas te changer et tu vas ailleurs. Aujourd'hui, la dynamique a complètement changé. Astheure, je me promène, si je veux faire une commission, je ne vais pas me changer puis je ne me fais pas regarder. Il y a du monde astheure des fois, merci du travail. C'est rare, mais ça arrive. Le monde ne te regarde pas d'un œil, comme si tu es un bandit, un moins que rien. Ça, j'ai vu la dynamique. Même on reçoit des invitations, les Remparts, le Rouge et Or, des choses comme ça, venez habillés en militaire. Dans les années 1990, oubliez ça, la mentalité c'était va te cacher. Il y avait des animateurs de radio qui disaient ça pas de bon sens, vous êtes des BS en uniforme, les parents, encouragez jamais vos enfants à venir, c'est une gang de pas bons, l'équipement est sale, c'est une gang de lâches. Mais là, quand tes animateurs disent ça à la population, il y avait du monde qui nous disaient maudits pas bons, vous êtes des gangs de BS, tu te dis tabarouette. L’Afghanistan, ça a changé, là tu as des animateurs de radio influents de Québec, même les deux grandes chaînes rivales, les animateurs des deux stations, c'était pro-militaire. Déjà là, c'est comme un enchaînement. Le monde s'en est rendu compte, les militaires, c'est pas les autres, c'est vos frères, des petits gars de Québec, des petits gars du Saguenay, des petits gars de Thetford, des petits gars de Montréal, des petits gars de Sherbrooke, c'est pas des étrangers. Là, le monde, ouais, mon neveu est allé là, ça au moins ça a changé beaucoup pour ça. Quand on compare aux États-Unis, c'est complètement, on a des croûtes à manger pour remercier tes troupes. Comme je vous dis, des fois il y a une mentalité des fois encore un peu même si ils nous supportent, il y a une mentalité c'est mes taxes qui te paient, si je te dis de ramasser mes branches. Aux États-Unis, c'est complètement l'inverse. Si moi je suis bien, et je l'ai vu aux États, si moi je suis bien c'est à cause de toi. Toi tu es allé te battre ailleurs pour que moi je sois bien. Les sportifs qui gagnent des millions au football ils parlent des soldats et c'est comme une admiration. J'aurais jamais fait ça. Ah non, c'est à cause de lui, du monde comme lui que moi je fais des millions pour jouer au baseball ou au football. Mais au Canada c'est pas ça. Même anglais, je marque les deux, le Canada au complet. Je suis allé en croisière, avec ma femme l'année dernière. Quand on est rentré, le port c'était Orlando, on allait faire nos affaires mais quand on rentre, c'est un agent de la douane américaine pour te rendre sur le bateau, il faut que tu montres une pièce d'identité, j'ai montré ma pièce d'identité puis le monsieur a regardé. Merci monsieur pour votre service, entrez. Les autres il les arrête et checke leurs affaires, mais moi, merci monsieur pour votre service. Intervieweur : Ça traverse les frontières? Oui, tu es habillé en militaire, ou bien tu as de quoi de militaire et ils le savent, ils vont te faire passer avant tout le monde. Monsieur, venez ici, passez là. Merci pour votre service. Je me présente aux États-Unis, je vais chez Sea World, mais à cause que je suis militaire, Canadien, qui est allé avec les Américains, une journée gratuite par année, ils rentrent ça dans l'ordinateur. C'est une journée de 400$ quasiment, je rentre là avec ma famille et je dis je suis militaire Canadien. Oui monsieur, il y a une autre file à part, c'est la file des des Héros, qu'ils appellent, tu passes là, oui monsieur Vachon, ils demandent les coordonnées, votre famille, oui, merci, have a great day. C'est 400$. Il n'y a pas ça à nulle part ici. Tu sais, tu vois la dynamique des Américains. Eux autres ils voient vraiment, on est bien c'est à cause de toi. Ici on a une perception, moi c'est ce que je ressens des fois, toi tu es là à cause que moi je te paie. Tu me dois de quoi.
Description

M. Vachon décrit les changements dans la perception des militaires par la population au Québec et au Canada depuis les missions en Afghanistan ainsi que les différences dans la manière avec laquelle les militaires sont remerciés aux États-Unis.

Jean Vachon

Jean Vachon est né à Thetford Mines, au Québec, en août 1970. Enfant, il a toujours souhaité devenir un soldat. Il s’est enrôlé en 1989 à 18 ans et a été déployé entre autres en Allemagne, dans le golfe Persique, en Yougoslavie et en Afghanistan.

Catégories
Médium :
Vidéo
Propriétaire :
Anciens Combattants Canada
Date d’enregistrement :
8 décembre 2013
Durée :
3:47
Personne interviewée :
Jean Vachon
Guerre ou mission :
Forces armées canadiennes
Emplacement géographique :
Canada
Branche :
Armée
Unité ou navire :
Royal 22e Régiment
Grade militaire :
Major

Droit d’auteur ou de reproduction

Continuer à regarder

Date de modification :