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Capitaine M. Cletus Cheng

Après avoir servi une décennie dans les Forces armées canadiennes, le capitaine Cletus Cheng a participé à des missions de maintien de la paix au Rwanda et en Bosnie. Leader né et très respecté par ses pairs, il a donné l’exemple et a fait le sacrifice ultime pour son pays.

Hong Kong

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Balkans Rwanda

S'est enrôlée

1983

Affectations

  • Rwanda
  • Bosnie - FORPRONU

On dit qu’il n’y a pas de lien plus puissant que celui qui unit une mère et son enfant. Le lien étroit entre Nancy M. Siew et son fils, le capitaine Cletus Cheng, semble évident lorsqu’elle raconte leur dernière conversation téléphonique. Elle décrit avoir ressenti une conviction profonde ou ce que certains appelleraient une intuition maternelle. « Pendant cette dernière conversation que nous avons eue, j’avais le pressentiment qu’il mourrait pendant la compétition… quand nous avons eu l’annonce de son décès, je me sentais engourdie parce que je savais que ça allait arriver. N’était-il pas étrange qu’il m’ait remerciée chaleureusement et à plusieurs reprises d’avoir renoncé à une carrière prestigieuse à Hong Kong pour repartir à zéro au Canada? »

Pendant les années qui ont suivi la mort de son fils aîné, Mme Siew (maintenant juge de la citoyenneté à la retraite et lieutenant-colonel honoraire) a consacré son temps à en apprendre plus au sujet de la vie militaire de son fils.

Voici son histoire – à travers les yeux de sa mère aimante.

Né à Hong Kong en 1963, Cletus Cheng a immigré au Canada avec sa famille à l’âge de 12 ans. En tant qu’aîné de trois enfants et ayant de nombreux cousins plus jeunes, le leadership et l’empathie lui sont venus naturellement dès son plus jeune âge. Il traitait toutes les personnes qu’il rencontrait avec équité et respect – des traits de caractère qui se révéleraient utiles tout au long de ses projets futurs.

« Les Chinois avaient cette mentalité, ils voulaient que leurs enfants soient médecins, ingénieurs, architectes et avocats... le soldat se trouvait au bas de la liste. »

Ayant excellé en tant que membre des cadets de l’Air dans sa jeunesse, Cletus Cheng s’est senti attiré par l’idée de servir son nouveau pays et a décidé de s’enrôler dans l’armée – un cheminement de carrière peu commun pour un membre d’une famille traditionnelle chinoise. « Les Chinois avaient cette mentalité – ils voulaient que leurs enfants soient médecins, ingénieurs, architectes et avocats... le soldat se trouvait au bas de la liste. » Mais Mme Siew n’allait pas faire obstacle à son fils et à son amour pour le Canada. « Si le jeune homme veut s’enrôler et servir notre pays, je me disais : Eh bien, il n’y a aucune raison de l’arrêter… Ils apprennent la discipline, des techniques spécifiques, le travail d’équipe et toutes ces bonnes choses qui ne sont pas vraiment enseignées à l’université. »

En 1983, il s’est inscrit au Programme de formation des officiers de la Force régulière et a poursuivi ses études au baccalauréat en sciences politiques à l’Université de Windsor, en Ontario. Après avoir obtenu son diplôme, il s’est enrôlé dans l’Aviation royale du Canada et a ensuite reçu son brevet de navigateur aérien.

Cletus Cheng pose pour une photo avec sa mère, Nancy Siew, à sa graduation.

Cletus Cheng pose pour une photo avec sa mère, Nancy Siew, à sa graduation.

« Il est revenu du Rwanda et la seule chose dont il parlait était ‘‘les pauvres enfants’’. Il avait vraiment un cœur d’or… »

Il a servi dans des missions de maintien de la paix au Rwanda et en Bosnie.  Ces conflits étaient horribles. Il était évident que ce qu’il avait vécu l’avait changé. « Il ne parlait pas beaucoup de ses expériences de mission, il est revenu du Rwanda et la seule chose dont il parlait était ‘‘les pauvres enfants’’. Il avait vraiment un cœur d’or. Et quand il a vu des enfants qui souffraient, il a probablement eu l’impression qu’il ne pouvait pas les aider. »

À son retour de sa mission en Bosnie avec la Force de protection des Nations Unies en 1995, il a appelé sa mère pour lui donner des nouvelles. 

Pour la troisième année de suite, il avait été choisi pour participer à une compétition multinationale d’habileté au maniement des armes pour les forces de police militaire, le Peacekeeper Challenge, qui se déroule à Albuquerque, au Nouveau-Mexique.

Le 18 septembre 1995, Cletus Cheng était le capitaine de l’équipe des Forces armées canadiennes participant à la course d’obstacles de combat. Ne se sentant pas très bien mais ne voulant pas laisser tomber ses coéquipiers, il leur a dit : « Peu importe ce qui se passe, je veux franchir la ligne d’arrivée. »

Vers la fin de la course, il a commencé à ressentir des signes de stress. Après avoir franchi la ligne d’arrivée avec l’aide de ses coéquipiers, il s’est effondré et a été transporté d’urgence en ambulance à l’hôpital de la base. Malheureusement, il est mort pendant le transport.

Un de ses coéquipiers a fait remarquer ceci : « Sa mort prématurée a grandement affecté les membres de l’équipe, mais on savaient qu’on devaient accomplir la mission à la fois pour Cletus et en tant que guerriers. »

Malgré la possibilité de se retirer de la compétition, les membres de l’équipe se sont inspirés du leadership et du professionnalisme dont Cletus avait fait preuve tout au long de sa carrière et ils ont poursuivi et triomphé les larmes au cœur.

« Son décès a eu des conséquences bien au-delà de l’équipe; malheureusement, la Branche des services de police militaire a perdu un officier supérieur remarquable. »

À l’été 2021, un tronçon de l’Autoroute des héros a été nommé en son honneur.

Le courage, l’intégrité et la loyauté dont il a fait preuve avec abnégation et avant tout, son sacrifice, ont constitué l’héritage qu’il a laissé à ses camarades. Vingt ans plus tard, on se souvient encore de lui. Il est l’un de nos vétérans canadiens.

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