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Neill Chan



Neill Chan, qui a joint les rangs de l'Armée canadienne en 1944, s'est vu offrir la chance de combattre les Japonais étant donné qu'il connaissait leur langue et parlait couramment le chinois. Il a été détaché au SOE, le Special Operations Executive, à Londres. De là, il est allé aux Indes pour décrypter les transmissions militaires. « Transcription de la vidéo

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Larry Wong (Intervieweur)

Neill Chan est né en 1924. Il a été élevé dans le Chinatown de Vancouver et, une fois ses études secondaires terminées, a travaillé au chantier naval à North Vancouver. Neill a joint les rangs de l'Armée en 1944 et a été envoyé à Maple Creek pour y suivre le programme d'entraînement de base. La Force 136, formée de guérilléros d'élite, l'a presque immédiatement recruté. Avant qu'il ne le sache, Neill était en route pour Londres, en Angleterre. Pourquoi vous a-t-on choisi afin d'aller à Londres, en Angleterre?

Neill Chan (Interviewé)

Je ne sais pas pourquoi euh mais ils, on nous a envoyés envoyés d'abord à Ottawa, et à Ottawa un sergent m'a demandé où, de quelle unité je faisais partie, et euh je lui ai dit. J'ai dit, « On vient juste de s'enrôler dans euh la Force 136 », alors il m'a dit, « Tu vas être espion. » Je lui ai dit, j'ai dit, « Vous êtes fous. » J'me suis enrôlé pour combattre dans l'Armée et je m'en suis tenu là, ce qui s'est avéré le cas; et euh quand on est arrivé à Londres, en Angleterre, on euh on euh, à Aldershot on nous a distribué des carabines des caisses caisses et on devait juste les nettoyer. On les a simplement nettoyées pour la revue euh vers l'heure du dîner et ensuite on a dû toutes les remettre; et là on nous a dit qu'on était dans l'armée britannique et qu'on n'avait pas besoin des euh carabines.

Larry

Qu'est-ce que vous avez fait après avoir été libéré de l'Armée?

Neill

Je ne sais pas. Je suis tellement mêlé à ce sujet parce qu'on on nous a présenté un exposé en Ang en Angleterre et en et euh et ils ont dit, « Tuer : tuer est parfaitement normal. Si des gens veulent vous tuer vous tuer, ils sont prêts à mourir; alors ils sont prêts à mourir - vous êtes prêts à mourir », alors ce genre de chose m'a tout le temps mêlé euh; et la devise du soldat britannique était : « Pas question de demander ni où ni pourquoi. Le devoir c'est de tuer ou de mourir. » Et c'était leur devise. Et ils s'attendaient à ce qu'on respecte ça.

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Larry

Avez-vous déjà tué quelqu'un?

Neill

Dieu merci non. (Avec les forces?) Je n'ai pas eu à le faire. Quand on nous a envoyés on nous a envoyés dans la brousse je ne l'ai pas fait; on était loin de l'ennemi, à des milles et des milles de distance, et puis ils, la plupart d'entre nous ont eu la malaria, ont souffert de la malaria. C'est quand euh c'est quand j'suis allé à l'hôpital militaire britannique. Quand j'suis sorti de l'hôpital j'ai rencontré un sergent qui parlait couramment le chinois et qui m'a dit en chinois, « Retourne pas là. Suis-moi, » alors je n'savais pas ce qu'il - je n'savais pas, j'étais naïf dans ce temps-là, alors je suis allé le rejoindre et il est allé et euh démolir deux ou trois euh dépôts en haut sur le chemin Lido, le début du chemin Lido. Et euh c'est pourquoi euh je ne, je ne voulais pas être impliqué dans ça parce qu'il y avait beaucoup d'activités illégales qui n'étaient pas censées avoir lieu là et pourtant ça se déroulait là.

Larry

Alors alors globalement qu'est-ce qu'est-ce que vous avez pensé de votre expérience de la guerre et...?

Neill

Oh! c'est bien. Ça m'a appris des tas de choses. Ça m'a appris à faire montre de plus de tolérance, ce que j'ai vu aux aux Indes et dans les autres pays comme l'Angleterre : euh m'a rendu plus tolérant. Et euh j'ai toujours cru que euh quand j'allais à l'école que le Canada, sa politique était « Lorsqu'on est né dans ce pays, on on en fait partie »; il ne faut jamais croire le contraire, indépendamment de mon origine ethnique et de tout ça, j'dis encore, « J'vais j'vais joindre les rangs de l'Armée et combattre pour le Canada et essayer de le faire pour ce qui est juste. »

Larry

Mais en fin de compte aviez-vous le sentiment que joindre les rangs de l'Armée et euh obtenir le droit de vote en valaient la peine?

Neill

Bien, quand j'ai joint les rangs de l'Armée je ne m'intéressais pas au droit de vote. (Il rit.) Je ne m'en préoccupais pas. Mon but était à ce moment-là de m'enrôler m'engager pour combattre les Japonais à cette époque, alors quand quand ils ont enrôlé toute notre bande j'étais naïf. J'pensais qu'ils allaient former une unité chinoise tout comme euh l'unité japonaise d'Honolulu; alors j'pensais que c'était ça jusqu'à ce que j'arrive à Ottawa et que ce sergent me dise, « Ah! tu vas être espion. » Je lui ai dit, « C'est des conneries. »

Larry

Alors vous n'êtes jamais devenu espion.

Neill

Dieu merci. Toute personne qui est née au Canada, y a été élevée et y a gagné sa vie devrait être profondément attachée à son pays. C'est ce que j'pense, et c'est comme ça que j'ai toujours pensé. Alors qu'on reçoive des ordres ou qu'on fasse l'objet de discrimination, qu'on manque de formation ou non, on ne devrait jamais se sentir inférieur. On y va simplement et et on sert le Canada.

Saviez-vous?

Saviez-vous que Neill Chan est doué pour les langues? Un ami lui a appris le japonais pendant son séjour à l'école de Strathcona et il a appris l'hindi quand il était cantonné aux Indes.

Droit d'auteur ou de reproduction

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Interviewé : Neill Chan

Durée : 6:04

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