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Marshall Chow



Ce Sino-Canadien originaire de North Battleford, en Saskatchewan, s'est enrôlé volontairement dans l'armée en Europe, où il a servi pendant quatre ans en qualité de radio-télégraphiste. « Transcription de la vidéo

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Ramona Mar (Intervieweuse)

La photo de l'adolescent Marshall Chow fréquentant l'école secondaire d'Elk Point, en Alberta, montre qu'il était le seul Asiatique de sa classe de 13 étudiants. Marshall ne faisait pas, heureusement, l'objet de discrimination raciale. Comme ses condisciples, Marshall jonglait avec l'idée de fréquenter l'université jusqu'à ce que les événements mondiaux touchent même les plus petites localités des Prairies.

Marshall Chow (Interviewé)

Bien à l'école secondaire je suivais le euh début de la guerre, la Seconde Guerre mondiale, et j'entendais à la radio toutes les pertes qu'on avait dans euh l'océan Atlantique, notre tonnage, tous les navires et ça n'avait pas l'air de trop bien aller pour nous. J'ai pensé, bien, les Allemands pourraient traverser et conquérir l'Angleterre, puis traverser et conquérir le Canada et les États après. Bien, le sentiment, j'imagine, tout le monde entrait dans l'armée vous savez alors mon sentiment n'était pas très différent. J'veux dire j'imagine qu'on allait qu'on allait à l'aventure et puis évidemment, puis on craignait que les Allemands puissent nous envahir, vous savez, alors et de cette manière c'est un genre de patriotisme, j'imagine, en parlant du patriotisme, on est prêt à risquer sa vie pour son pays, pour la liberté et et la justice.

Ramona

Contrairement à ce qu'on a fait dans le cas de ses camarades sino-canadiens sur la côte Ouest, on n'a pas sourcillé au bureau d'enrôlement en Alberta quand Marshall s'est engagé en 1941. Marshall Chow, à qui on a permis de choisir ses fonctions, a choisi la radio et la télégraphie sans fil, pensant qu'il apprendrait au moins un métier pendant son service dans les forces armées. Son programme d'entraînement de base a débuté à Camrose et a été suivi d'affectations à Edmonton, à Calgary et à Kingston. Peu de temps après, le petit gars des Prairies était fourré à Halifax dans la cale du Louis Pasteur, en partance pour l'Angleterre.

Marshall

Bien j'ai eu le mal de mer (rires). Un jour j'ai eu le mal de mer et ça. Pendant qu'on mangeait, la vaisselle glissait d'un bout de la table et puis revenait (rires). Très très dur. Très dur euh la mer, l'Atlantique. Pire que le Pacifique.

On était cordés comme des rats là-dedans. Le navire transportait quinze mille soldats et on était dans le fond et et je n'aimais pas dormir dans un hamac parce que c'est courbé. On dort là-dedans, on n'est pas capable de marcher droit le lendemain. Alors j'ai dormi là sous la table à dîner à dîner. C'était droit, et c'était un peu plus confortable.

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Ramona

Une fois en Angleterre, Marshall a poursuivi son programme d'entraînement d'opérateurs préposés aux transmissions sans fil avec le Corps royal canadien des transmissions. Il a appris les transmissions, une tâche essentielle, mais qui mettait en péril les opérateurs.

Marshall

Alors on pouvait nous demander de renvoyer des messages à l'infanterie n'importe quel message qu'ils voulaient envoyer, alors les transmissions c'est ce qui est le plus important, je pense, parce que c'est le nerf de la de la guerre. Sans transmissions, on ne peut pas faire la guerre. On ne sait pas où on est ou bien où sont ses troupes, ou à quel endroit attaquer et tout ça, alors ils (les Allemands) essayaient de euh - pas tant en Angleterre, que sur le théâtre de guerre, ils essayaient de bombarder tous les réseaux de transmissions alors ils venaient nous bombarder assez souvent parfois.

Ramona

Votre travail dans le domaine des transmissions était tellement vital durant la guerre. Aviez-vous l'impression que, vous savez, vos gars étaient plus exposés à une attaque?

Marshall

Oh ouais, oh ouais, on a été bombardé. La euh, je me souviens, sur la sur la rivière Arne, pas loin de Caen. Caen était à seulement cinq milles de la tête de pont et euh on a été arrêté là pendant un bout de temps et les Allemands avaient l'habitude de nous survoler en avion, d'éclairer tout le ciel, de larguer des fusées éclairantes, vous savez, aussi brillantes que ça, et on devait évidemment, quand ils venaient bombarder, on devait vite plonger dans les petites tranchées, plonger dans les petites tranchées d'environ trois pieds de haut. Ça pouvait contenir à peu près deux ou trois personnes mais j'me souviens très bien de ce moment-là, bien, quand on regardait dans le ciel, c'était tout éclairé comme ça. On pensait, « bon le pilote peut pas me voir ». Et on pensait, « il ne peut pas non plus larguer la bombe là-dedans », et j'me rappelle une fois qu'un des gars derrière moi, son genou, sa jambe tremblait comme ça, j'pouvais sentir la vibration. On a ri après.

Ramona

Marshall a passé la majeure partie de la guerre jusqu'au jour de la Victoire en Europe sur le continent. Destiné à apprendre toute sa vie, Marshall se souvient bien de ses départs en permission. Qu'il enfile ses patins en Écosse ou se fasse des amis parmi les gens du coin, il le faisait tout fièrement dans son uniforme canadien.

Marshall

Oh c'est sûr, j'ai des photos de toutes mes petites amies j'veux pas vous les montrer (rires). J'peux vous les montrer si vous voulez les voir. (Il faut s'amuser un peu) Oh ouais. Évidemment il faut s'amuser, tirer le meilleur parti de la vie, vous savez.

Ramona

Conscient de sa chance à la fin de la guerre, Marshall était très heureux de retourner en Alberta après quatre ans d'absence.

Marshall

Oh c'était un sentiment magnifique. Quand euh, quand notre train est arrivé à Edmonton à quatre heures du matin, à quatre heures du matin! j'ai dit, « Bon sang! On va j'vais retourner au vieux restaurant où j'avais l'habitude d'aller sur l'avenue Jasper, manger du bacon et des oufs ». Ça été un vrai régal. Oh ouais! Du bacon et des oeufs.

Ramona

Considérez-vous qu'on vous a assez remercié? Pensez-vous que les Canadiens vous sont sont reconnaissants de ce que vous avez fait?

Marshall

Oh ouais. Oh ouais. Je l'pense. Hier j'ai rencontré un gars. Il m'a dit, « Merci d'avoir combattu pour nous ». Ça m'a ému.

Ramona

Avez-vous commémoré le jour du Souvenir et y avez-vous participé? (hum hum). Dans quelle mesure est-il important pour les Canadiens de vous dire « Merci »?

Marshall

Très important. On ne reçoit pas tant que ça de remerciements. Seulement quelques personnes reconnaissent ce qu'on a fait, expriment leur reconnaissance.

Ramona

Je vous remercie.

Saviez-vous?

Saviez-vous qu'à sa rentrée au pays après quatre années d'absence, la première pensée de Marshall Chow fut celle de manger des oeufs et du bacon?

Droit d'auteur ou de reproduction

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Interviewé : Marshall Chow

Durée : 6:40

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